Energie : Pourquoi le chauffage électrique est une hérésie

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Par Cyrille Cormier Modifié le 29 novembre 2022 à 9h16

Quand les températures baissent et que les minutes de soleil se font rares, la consommation électrique française augmente. Cette augmentation se concentre sur quelques heures, créant le fameux “pic de consommation”. Principal responsable : le chauffage électrique.

C’est RTE qui le dit : le chauffage électrique peut représenter jusqu’à 40 % de la consommation électrique totale en période de pointe.
C’est pourtant la principale solution de chauffage choisie et installée en France, depuis les années 70 : aujourd’hui, un tiers des foyers français sont équipés de radiateurs électriques. Parce que le convecteur électrique individuel coûte peu cher à l’installation. Mais c’est en termes de consommation que la facture devient salée : le chauffage électrique coûte en moyenne à une famille 700€/an, soit environ 60€/mois, selon les calculs de Greenpeace. L’électricité reste une des énergies la plus chère pour se chauffer, deux fois plus chère en moyenne que le gaz, par exemple.

Le chauffage électrique est d’un autre âge

Preuve flagrante de cette course folle à la puissance que le chauffage électrique nous impose : la demande électrique est passée de 74 GW au début des années 2000 à 102 GW en 2012. C’est sans doute une des raisons qui a fait que nos voisins allemands et suisses abandonnent le chauffage électrique.

Greenpeace demande l’interdiction des chauffages électriques les plus énergivores. Et ce, dans le cadre d’un ambitieux plan de rénovation thermique des bâtiments.

Cette diminution des besoins en énergie, pour un confort semblable voire meilleur, s’inscrit dans le scénario global de transition énergétique que Greenpeace propose au gouvernement.

L’impulsion, tout comme l’investissement à faire, ne doivent pas être entrepris au niveau individuel. C’est un plan de financement au niveau gouvernemental qui doit être lancé. C’est possible.

Pour se passer du chauffage électrique et faire baisser la consommation des logements, la rénovation thermique est la clef principale.

Le meilleur chauffage au monde ne sera en effet ni rentable, ni écologique dans un bâtiment mal isolé, car les besoins de chauffage seront surévalués et l’installation sera chère et inefficace.

Les investissements nécessaires pour la rénovation ou la transformation des moyens de chauffage ne peuvent se faire sans le soutien de l’État français. C’est pourquoi nous demandons qu’un plan de rénovation thermique des logements soit mis en place. Ambitieux en nombre de logements rénovés et dans la qualité de la rénovation.

Améliorer l’efficacité des installations par des mesures systématiques permettrait de promouvoir des technologies rentables et écologiques au lieu d’investir des milliards dans de grandes centrales nuisibles, sources de gaspillages énergétiques et potentiellement dangereuses.
Une fois cette étape majeure engagée, Greenpeace mise sur l’installation de systèmes de pompes à chaleur géothermie, solaire thermodynamique pour l’eau chaude ou encore de réseau de chaleur dans les quartiers résidentiels. (lire le détail du scénario transition énergétique 2013).

Un vaste programme de rénovation et de remplacement des chauffages électriques générera des investissements de plusieurs millions d’euros, bénéfiques pour la conjoncture, pour l’emploi et pour tous, y compris pour le secteur de l’électricité.

Il n’existe aucune autre solution que les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique.
Attaquons-nous d’abord aux plus gros gaspillages d’électricité. Améliorer l’efficacité des bâtiments en général et remplacer les chauffages électriques en particulier, voilà qui permettrait de créer des emplois et de soutenir les entreprises locales… À bon entendeur …

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Cyrille Cormier, chargé de campagne énergie climat chez Greenpeace. De formation scientifique, ingénieur en aéronautique, Cyrille Cormier travaille au développement de solutions pour la transition énergétique depuis son entrée à Greenpeace en 2011.

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