Le 18 septembre prochain le peuple écossais sera invité à se prononcer pour ou contre l’indépendance du pays. Les conséquences d’un résultat en faveur de l’indépendance seraient profondes et historiques. L’impact économique et financier d’une indépendance écossaise recouvre une vaste palette de sujets.Parmi les conséquences les plus importantes figurent la question monétaire, la problématique du budget et de la dette,l’effet de contagion en Europe et les réactions des marchés financiers.
La question monétaire
En réponse au refus de Londres d’une union monétaire, les « Yes » évoquent une alternative. La première pourrait être l’adoption de l’euro (une contre-tactique de négociation ?). Plusieurs problèmes se posent avec cette option.L’Ecosse aurait une monnaie différente de celle de son principal partenaire commercial.L’adoption de l’euro ne serait pas automatique et, même si elle se concrétisait à terme, l’Ecosse subirait les conséquences d’une période d’incertitude pendant l’intérim.
Enfin une autre possibilité pourrait être l’introduction d’une nouvelle monnaie écossaise, « le chardon »,donnant davantage de contrôle à l’Ecosse sur sa politique monétaire. Cependant il est très probable qu’au moins dans un premier temps, les autorités écossaises souhaitent maintenir la parité du chardon très proche de celle du sterling,limitant de ce fait leur marge de manœuvre en politique monétaire.
Le budget et la dette
Mais beaucoup dépend dans un premier temps des négociations entre les deux pays et,au-delà,des conséquences pour les deux économies d’éventuels mouvements importants des capitaux.Les agences de notation seraient prêtes à réviser à la baisse la notation souveraine du R-U, même si S&P a estimé que « l’indépendance de l’Ecosse imposerait aux deux pays des changements et risques significatifs mais non ingérables».
Les conséquences en Europe
De plus le cas écossais pourrait avoir un effet de contagion en Europe où les aspirations séparatistes sont les plus prégnantes. Le cas de la Catalogne vient immédiatement à l’esprit. Les indépendantistes catalans réclament un référendum sur la question dès le mois de novembre prochain même si Madrid a déclaré qu’un tel vote serait illégal.Ces turbulences politiques pourraient provoquer des incertitudes économiques non pas seulement dans les pays concernés mais aussi en Europe.
Dans un tel contexte, la Banque d’Angleterre pourrait retarder la date d’une éventuelle hausse de taux. La Bourse de Londres ne serait pas épargnée mais les investisseurs feraient sans doute la distinction entre les valeurs britanniques « globales » et celles considérées comme susceptibles d’être les plus touchées par la sécession. En dehors des Iles Britanniques on pourrait envisager dans un premier temps un élargissement de certaines primes de risque,notamment sur la dette espagnole. A moyen-terme l’évolution des marchés dépendrait, inter alia, du contenu des négociations entre l’Ecosse et le R-U.Dans d’autres pays tout dépendrait de la probabilité ou non d’un effet domino du Yes écossais.