La France, comme beaucoup d’autres nations occidentales, est malade de ses dépenses publiques : elle souffre d’un excès d’interventionnisme étatique. L’Etat prévoyance est devenu obèse et impotent. Il ne parvient plus à se financer. Pire, il s’affaiblit chaque jour un peu plus en décourageant l’initiative et le travail, qui constituent la base de ses ressources fiscales.
L’Etat est devenu un Etat fiscal. Il vit d’un impôt omniprésent et insidieux. Le citoyen n’y échappe jamais. Il paye des taxes sur son habitation, il paye des taxes sur son alimentation, il en paye sur ses loisirs et ses transports, sur ce qu’il reçoit de ses parents et sur ce qu’il transmet à ses enfants, il en paye pour travailler et il en paye sur les fruits de son travail. Le citoyen naît contribuable. Mais une fausse démocratie le cache à une partie de plus en plus large de la population, qui croit ainsi pouvoir vivre sans participer à la charge commune qu’elle fait supporter aux autres.
L'Etat est omniprésent
…En imposant son intervention massive et implacable dans tous les domaines, en se faisant employeur et investisseur, l’Etat modifie l’esprit même de la société et la fonctionnarise toute entière. Il lui fait perdre le sens du risque et de l’efficacité, de l’initiative et de la diversité. Cette masse considérable de dépenses publiques tend à faire vivre une large partie de la population qui représente désormais en France près de 50%.
La société française est désormais et plus que jamais dominée par la puissance publique, et d’une certaine manière, gangrenée par elle. La sphère publique s’est développée au point d’asservir les esprits, et bien des Français ont abandonné leur liberté, leur vergogne et parfois toute décence et tout respect humain.
La pression fiscale s’est aggravée parce que l’Etat, de droite ou de gauche, croit qu’il peut sauver le monde, ou du moins la France, en intervenant toujours plus. Et pourtant plus il intervient, plus la situation se dégrade. Pour se justifier, il s’abrite toujours derrière la statue de gouverneur de l’inévitable Keynes. Rarement, une aussi mauvaise théorie aura fait autant de mal.
Conformément aux vieilles recettes éculées de Keynes, l’Etat français a voulu encore emprunter pour faire des investissements utiles pour la croissance, en voulant désormais céder une partie de ses participations dans des entreprises pour procéder à des investissements d’avenir. Il se prend encore pour un deus ex machina, alors même que, plus il dépense, plus la machine va mal, plus le chômage se dégrade, plus la croissance s’étiole ainsi que cela apparaît inexorablement depuis les années 70.
L'Etat aggrave le mal en empruntant toujours plus
Car l’affaire Cahuzac, cette comédie dramatique au Sommet, n’est en définitive que le symptôme d’un mal endémique. C’est le bouton de fièvre d’une société corrompue par le rôle croissant de l’Etat, par son excroissance. Car il y a aussi les comptes Off Shore de Jean-Jacques Augier le propriétaire de la revue homosexuelle la plus connue et surtout trésorier de campagne de M. Hollande. Il y a le grand Rabin Bernheim, pontife en matière de morale, au moins autant que Hollande et Cahuzac réunis, si c’est possible, et qui a été pris les doigts dans le pot de confiture pour avoir écrit un livre emprunté à un autre, en même temps qu’il aurait usurpé le titre d’agrégé de philosophie. Et puis il y a tous les autres qu’on ne connaît pas, ou pas encore. Et plus ils donnent de leçons de morale, plus nous devons craindre qu’ils soient bientôt sur la liste.
Il y a aussi la société toute entière, tous ceux qui, à leur petit niveau, profitent de l’Etat tous les jours, c'est-à-dire profitent des autres. Il y a les faux malades et ceux qui usurpent la carte Vitale d’un autre. Il y a ceux qui utilisent indûment la rupture conventionnelle de leur contrat de travail pour prendre deux ans de vacances, et notamment de jeunes bourgeois qui s’en vont ainsi faire le tour du monde, ou encore prétendent s’engager dans l’art (je ne comprendspas de quel art il s'agit) à la charge des contribuables. Il y a ceux qui se font payer en partie au noir pour ne pas perdre tel ou tel avantage fiscal ou social, ceux qui occupent un logement HLM aux critères auxquels ils ne répondent plus depuis longtemps. Il y a les entreprises, chasseresses de primes plus que de clients, les agriculteurs qui se battent pour conserver une PAC moribonde, les associations dont le principal objet est la recherche de subventions publiques, les députés qui se servent dans leur enveloppe de frais sans les justifier …
Oui, bien sûr j’exagère…un peu. Il y a aussi - des gens nombreux, sains et dévoués, honnêtes et travailleurs. D’ailleurs, la France n’est sans doute guère atteinte par la corruption classique qui consiste à devoir payer le douanier, le contrôleur fiscal, le fonctionnaire donneur de tampon ou autre bureaucrate. Mais elle est dévorée par un laxisme ambiant, gangrenée par les mille et un petits avantages accordés à tous ceux qui se donnent la peine de se couler dans l’une des catégories de bénéficiaires d’où aucun contrôle n’ose les déloger au risque d’attenter à leurs droits acquis d’allocataires. Même des gens sains, honnêtes et travailleurs trouvent désormais normal, sans se rendre compte que cette normalité est de l’ordre de la normalité hollandienne,- c'est-à-dire de l’anormalité-, de pouvoir vivre ainsi aux crochets de la collectivité. Mais, c’est une fiction et ça ne peut pas durer autant que les impôts, car un jour, il faudra payer et même les riches n’y suffiront plus, d’autant que tout est fait pour qu’il n’y ait plus de riches.
La France chasse les créateurs de richesses
Après vingt ans, l’entreprise est devenue une belle PME. J’ai près de 120 salariés et ma société anonyme - a des participations dans une huitaine de filiales étrangères, dont certaines ne sont que des sociétés de distribution, tandis que deux autres gèrent des usines de fabrication, ce qui représente 89 salariés supplémentaires. J’ai passé la cinquantaine. Mon épouse m’a aidé pendant une dizaine d’années à plein temps et maintenant a pris un peu de recul, mais son conseil m’est toujours important. Nos trois enfants sont grands ; deux sont étudiants, dont un qui est à l’étranger depuis déjà dix huit mois, tandis que l’autre commence juste une licence de droit et de gestion à la Sorbonne. Le troisième est encore à la maison et en première au lycée. Ma mère est décédée depuis longtemps, mais mon père est toujours là et toujours vif. Avec mes deux sœurs il détient encore une participation dans la société et c’est un casse-tête permanent de savoir comment échapper à l’ISF.
Je gagne bien ma vie, avec une rémunération de président de 180 000€ bruts par an, et de temps en temps des dividendes, mais qui n’ont jamais représenté plus de 50 000€ par an. J’ai acheté ma résidence principale il y a maintenant plus de quinze ans et j’ai fini l’an dernier de rembourser l’emprunt correspondant. Il y deux ans, nous avons acquis un appartement en bord de mer. Nous sommes donc une famille aisée et globalement heureuse.
Pourquoi nous partons à l'étranger
Et pourtant, avec mon épouse, j’ai envisagé de partir pour l’étranger. Parce que nous ne supportons plus d’être tous les jours accablés par les médias et les politiques, de quelque bords qu’ils soient ou presque. Parce que nous ne voulons plus que nos enfants soient traités de sales bourgeois. Parce que, comme le dit Michel Sardou "je n’accepte pas que l’on me désigne comme - «ennemi» sous prétexte que je gagne bien ma vie» (Le Figaro, 11 mai 2013). Parce que nous n’en pouvons plus des neufs contrôles fiscaux successifs que nous avons subis, sans autres redressements que des broutilles, mais tous chargés de suspicion- illégitime-. Parce que nous n’avons plus envie de nous battre tous les jours avec certains de nos délégués syndicaux, qui voudraient que nous gagnions le même salaire qu’eux en oubliant ce que la construction de cette entreprise nous a couté de nuits sans sommeil (de peur de tout perdre, par exemple quand nous avions donné une garantie personnelle de 1 million d’euros à notre banque pour couvrir une échéance), de week-ends de labeur sur les machines ou sur la comptabilité… Parce que nous avons envie de ne pas avoir honte de ce que nous avons fait. Parce que plus nos gouvernants multiplient les obstacles, de "l’exit tax" à la surimposition des plus-values, en passant par la chasse sauvage aux capitaux étrangers, ou la suppression du bénéfice de la convention fiscale franco-suisse de non double imposition pour les Français résidents suisses - imposés au forfait, plus nous nous disons que mieux vaut partir avant que nous ne le puissions plus du tout.
J’ai donc décidé de vous dire pourquoi nous nous étions résolus à partir, avec l’aide de mon conseil qui m’assiste depuis vingt ans dans tous les aspects de ma vie d’industriel. Je lui ai donc demandé d’écrire cet ouvrage en mon nom et au nom de tous ceux, nombreux, qui n’en peuvent plus de cette France qu’on aime et qui ne nous aime pas. Les faits sont - à la fois faux et exacts. Ils sont faux parce que j’ai voulu garder l’anonymat pour éviter toutes représailles de la part de l’administration française et notamment de l’administration fiscale, mais ils sont justes parce qu’ils racontent en même temps l’histoire de plusieurs de mes collègues avec lesquels j’ai longuement conversé avant de prendre ma décision. Ce sont donc des histoires vécues…
Extraits de "Pourquoi je vais quitter la France" par Jean-Philippe Delsol aux Editions Tatamis
Après avoir publié les vrais chiffres de l'exil fiscal dans le cadre de l'IREF, ce livre raconte l'histoire de ces exilés qui s'en vont, non seulement pour des raisons fiscales, mais aussi parce qu'ils n'en peuvent plus de cette France qu'ils aiment..., mais qui ne les aiment plus. Un pays où plus de la moitié de sa population vit de l’argent public ! Ce manuscrit est écrit comme un témoignage à partir des faits réels que rencontre quotidiennement un avocat fiscaliste, dont la principale activité consiste à accompagner ceux qui souhaitent quitter la France. Parmi eux : industriels, retraités, entrepreneurs, jeunes, âgés... C'est toute une partie de la richesse française qui s'en va... Pour la première fois, un avocat fiscaliste témoigne !
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