Selon la dernière étude Empruntis.com publiée le 19 novembre, les candidats à l’acquisition éligibles à l’emprunt disposent en moyenne de 4 430€ nets de revenus par foyer sur la France entière et de près de 8 000€ à Paris. Des revenus confortables seraient donc nécessaires pour devenir propriétaires… Pour corroborer ce propos, la part de l’apport est également en forte augmentation avec 50 000€ d’apport moyen sur la France et près de 200 000€ en Ile-de-France. Cela signifie que pour la grande majorité, les Français qui accèdent à l’achat sont soit bénéficiaires d’un héritage ou d’une donation, soit ont revendu un bien et disposent donc d’un apport notable.
De là à en déduire que seuls les « riches » ont accès au rêve du « tous propriétaires », il n’y a qu’un pas. Mais ce pas, nous ne le franchirons pas car les chiffres que nous avons divulgués sont des moyennes, cela veut donc dire qu’évidemment et surtout heureusement il est encore possible d’acheter avec moins de 4000€ nets/mois et seulement 10% d’apport, mais pas partout… Cela n’est réalisable que dans les petites ou moyennes agglomérations. Le marché répondant à la loi de l’offre et la demande, les prix de l’immobilier restent et sont encore trop élevés dans de nombreuses grosses agglomérations (et pas seulement à Paris) !
Ici qu’il s’agit ici de moyennes constatées et non d’exigences bancaires, les banques sont d’ailleurs plutôt en recherche de dossiers aujourd’hui et donc prêtes à faire quelques efforts.
Quelles sont donc les explications à ces chiffres qui ont beaucoup fait parler ? La première, c’est la fin du prêt à taux zéro dans l’ancien, recentré sur le neuf depuis le 1er janvier 2012, les primo-accédants ne bénéficiant plus d’aides à l’acquisition ; ils sont dans certaines grandes villes totalement sortis du jeu au profit des secundo-accédants, dopant ainsi mathématiquement le montant de l’apport moyen.
La seconde, ce sont les prix de l’immobilier qui ont augmenté de plus de 150% en 10 ans face à des revenus qui malheureusement n’ont pas fait le même bond. Toute une catégorie de la population à revenus plus modestes a donc été écartée dans les zones où les prix sont les plus élevés. Et si j’entends déjà les voix qui s’émeuvent pour dire qu’un peu plus loin des centres, les prix sont beaucoup moins élevés, c’est certes vrai mais tout le monde n’a pas forcément envie de s’expatrier dans un coin « tranquille » à une heure de son travail…