Au cours des dernières séances, les marchés boursiers européens ont subi un coup de frein en raison d'une remontée de l'aversion au risque.
Plus d'une semaine après les annonces retentissantes de la BCE, en faveur d'un programme d'assouplissement quantitatif en zone euro, les effets sur les marchés boursiers se sont estompés. Sur les cinq dernières séances on constate que les indices Eurostoxx50, Cac 40 et Dax affichent des performances négatives (jusqu'à -1.4%, concernant l'indice parisien). Après les points hauts atteints après l'annonce de la BCE, les investisseurs ont privilégié des prises de bénéfices, d'autant que de nouveaux facteurs de risque d'ordre géopolitique ont ressurgi en Irak.
Les investisseurs ont digéré les newsflows de la BCE et, désormais, l'état d'esprit est à la prudence. Plusieurs avertissements sur des résultats d'entreprises, la publication de prévisions de croissance revues à la baisse par la Banque Mondiale et le regain de tensions en Irak (l'offensive des forces djihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant déstabilise le pouvoir en place), ont encouragé les positions vendeuses afin d'alléger l'exposition au risque des portefeuilles. Seules les actions nippones parviennent à se distinguer, profitant du maintien d'une politique ultra accommodante par la Banque du Japon. La BoJ est optimisme quant au retour à une inflation à 2% d'ici avril 2015 et parie sur le retour progressif de l'investissement des entreprises et de la confiance des ménages. Si ce scénario se réalise, le dispositif monétaire agressif voulu par Shinzo Abe dans le cadre de ses « Abenomics » (ensemble de réformes et de mesures de relance publique) aura contribué à doper l'économie japonaise, engluée depuis des décennies dans une spirale déflationniste.
Au-delà du reflux des actions européennes, les principales conséquences de cette nouvelle hausse de l'aversion au risque – l'indice VIX, qui synthétise la volatilité des actions du S&P 500, a progressé de plus de 12 % entre le 9 juin et le 13 juin – sont perceptibles sur le marché des matières premières. Les prix des barils de pétrole Brent et WTI sont orientés à la hausse, à plus de 113 USD pour le premier, 106 USD pour le second. Les cours sont non seulement soutenus par la dégradation de la situation irakienne, mais aussi par une étonnante baisse des stocks de brut (-2,6 millions de barils par jour), constatée la semaine passée aux Etats-Unis. Concernant les devises, le dollar US est également soutenu en raison de sa vertu refuge. Le billet vert gagne 2,40% par rapport à l'euro sur les trois derniers mois (à 0,74, l'USD/EUR a atteint un point haut de plus de quatre mois).
Selon le « Sentiment Clients », le baromètre du sentiment des clients de CMC Markets (plus de 45.000 dans le monde, établi quotidiennement à partir de leurs positions réelles), les investisseurs sont à la vente sur le Dow Jones (à 81%), le DAX (à 67%), le Footsie (à 52%) et le Nikkei 225 (à 60%). Sur le Forex, la tendance est repassée à l'achat sur l'EUR/USD (achat à 52% contre une position vendeuse à 59% il y a une semaine) et sur l'USD/JPY (achat à 87%).