L’Hexagone a beau être en crise depuis trente ans, les soubresauts de la dernière décennie l’ont touché au cœur. La France des sans-le-sou, des précaires, des isolés, n’est plus invisible. L’angle mort est devenu un horizon pour beaucoup. Plongée près de chez nous.
Combien y a-t-il de pauvres en France ? Plus de 4 millions ? Plus de 8 millions ? Bien davantage, si l’on compte tous ceux que le déclassement menace d’un jour à l’autre. Tout dépend des statistiques utilisées. Un seul point fait consensus : la pauvreté a recommencé à grimper en 2002, après plus de trente années de baisse continue. Mais ces statistiques ne suffisent pas à lire ce qui se déroule sous nos yeux. Elles ne s’intéressent qu’aux revenus, alors que les vies diffèrent du tout au tout entre un urbain ou un rural, entre une personne isolée et une autre bénéficiant de l’entraide familiale. C’est cette réalité que nous avons voulu raconter.
Pour l’appréhender, nous avons passé une semaine à Saint-Etienne. Nous y avons rencontré des bénévoles, des travailleurs sociaux, des élus et des victimes. Notre infographie montre, elle, quelles sont les personnes frappées ou menacées, et vous permettra de vous situer dans la moyenne française. Car pour près d’un quart de la population de l’Hexagone « les fins de mois se jouent à 50 ou 150 euros près », alerte Jean-Paul Delevoye, le président du Conseil économique, social et environnemental. Quatre Français, enfin, ont accepté de nous décrire cette précarité qu’ils vivent au quotidien. Ils nous racontent une France qui souffre, une France dont nous sommes tout proches, une France dont nous sommes tous proches.
Le calcul de la pauvreté se base sur le niveau de vie médian, qui coupe la population française en deux parts égales. La moitié gagne moins que ce seuil, l’autre plus. Jusqu’en 2006, l’Insee, l’Institut national de la statistique et des études économiques, estimait que l’on est pauvre si l’on gagne moins de 50 % de ce revenu médian, soit 795 euros en 2009. Aujourd’hui, elle utilise le seuil de 60 %, qui est la référence européenne, soit 954 euros en 2009.
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