Il s'agit donc bien de 6,5 milliards d'euros qui vont être versés par BNP PARIBAS au trésor américain sous forme d'amende, sous l'œil goguenard des autorités françaises définitivement impuissantes malgré les essais larvés tentés ci et là par nos «gouvernants » .
Dura lex, sed lex, même lorsqu'elle a été érigée par un pays dans la protection unique de ses propres intérêts, en violation d'un embargo unilatéralement décidé par les Etats-Unis, et sans aucun respect du droit international en matière de protection des droits de l'homme. Car les premières victimes de ces embargos sont bien les populations locales, qui subissent directement les conséquences désastreuses de ces sanctions prononcées contre elles... C'est finalement, en acceptant le paiement de cette amende exemplaire, reconnaître la suprématie du dollar, des Etats-Unis dans leur rôle d'unique gendarme mondial, et légitimer la pratique même de l'embargo. Le tout en négociant en parallèle un traité transatlantique qui finira de reconnaître la suprématie américaine sur une Europe sous dépendance...
On nous explique aujourd'hui que BNP Paribas a les moyens de régler cette amende. La belle affaire... Je n'ose pas même imaginer l'impact de cette somme sur le financement des entreprises que cela pourrait générer par l'augmentation du même montant de ses fonds propres (7%), ni le frein en matière d'investissements internes, voire même de l'impact sur l'Impôt sur les sociétés que cela va faire perdre à l'Etat (plus de 2 milliards d'euros?)...
Petit chef d'entreprise français qui se bat chaque jour pour trouver des clients, créer de la valeur et de l'emploi, je m'interrogeais ce matin sur un impact de 6,5 milliards d'euros qui seraient injectés directement dans l'économie française demain matin, sans pour autant avoir des idées malsaines de redistribution égalitaire...
6,5 milliards d'euros, c'est déjà 700 millions de plus que le budget Crédit Impôt Recherche de la France pour 2014. Autrement dit, cela permettrait de multiplier directement par 2 son impact.
Si l'on compte le nombre de PME et d'ETI en France, cela ferait un chèque de 45 500 € qui pourrait être fait à chacune d'elle.
Avec un SMIC à environ 1.445 €, en y ajoutant les charges patronales, c'est 258 000 emplois qui seraient financés pendant un an...
Si l'on regarde la part du budget consacré à la recherche en 2014 par la France, il s'agit d'une enveloppe de 7,7 milliards d'euros...
Inutile de multiplier les exemples de ce qui pourrait être fait si tombait de notre ciel bien chargé de taxes en tous genres un chèque de 6,5 milliards d'euros... Inutile non plus de chercher à savoir ce que les Etats-Unis vont en faire.
Mais, ajouté au ras-le-bol habituel, cette sanction pécuniaire imposée à BNP PARIBAS est un non-sens absolu.