Pourquoi ce titre un tantinet grossier et provocateur ? Pour exprimer un ras le bol. Mais encore faut-il oser sortir l'arme préférée des médias, la « titraille ».Titraille, ce néologisme inventé par Georges Clémenceau, associe titre et mitraille pour mieux frapper les esprits, attirer l'attention et ainsi donner de la résonnance à l'ire qui associe aujourd'hui étudiants, patrons, dirigeants d'établissement et de centres de formation en apprentissage.
Une récente circulaire du ministère de l'Education nationale pourrait contraindre à un chemin de croix, de nombreux élèves des bacs professionnels qui doivent faire un stage en centre ou en entreprise. L'objet du délit tel que décrit par les Echos du 9 septembre part d'une bonne intention mais s'achève par une catastrophe administrative. Sous prétexte de vouloir protéger les étudiants de ces cursus, il leur est imposé, ainsi qu'aux lycées et centres de formation, des nouvelles formalités administratives qui rendent « Boulgakoviennes », du nom de l'auteur russe qui a décrit avec force détails les schémas administratifs irrationnels de l'ancienne URSS, leur chance d'obtenir un stage en entreprise dès lors qu'ils doivent se poster sur une machine.
Deux poids deux mesures :
Alléger, faire-simple, réduire la complexité : tels sont les mantras que le gouvernement s'était imposé en nommant un secrétaire d'Etat chargé de réduire la production inutile de la machine administrative. Après avoir constitué une commission, présenté 50 propositions pour simplifier la vie des entreprises, nos dirigeants avaient appuyé les positions de cet aréopage lorsque ses membres soutenaient que simplifier créerait jusqu'à 1% de croissance par an. Doit-on indéfiniment hurler cette vieille antienne shakespearienne : « Much ado about nothing » et regretter une fois de plus les maux des mots en appelant cette fois au secours Jeanne Mas à la carrière, certes moins figé dans le marbre, mais dont le jeu de mots est là tellement adapté.
L'impossible remède de la simplification :
Il faut bien avouer que la simplification n'est pas un sujet neuf. Nombres d'anciens élus, membres de gouvernements, collaborateurs de ces derniers, conviennent que le sujet revient régulièrement dans la bouche de nos politiques. Le Parlement édite même chaque année un document qui fait état de la réelle application des lois votées par nos édiles. Ces arsenaux législatifs sont-ils démantelés une fois leur inutilité admise ? Rarement !
Pourquoi donc diable, notre pays devrait-il rechuter incessamment dans les frasques de la lourdeur, une fois le mouvement vertueux annoncé. N'y-a-t-il pas un Baclofène de la simplification, du nom de cette molécule miracle qui a déjà empêché des milliers de personnes alcoolo-dépendantes de rechuter ?
Contre la complexité, pratiquez la Phobie Administrative
Heureusement, ce mal incurable de l'obésité administrative, qui semble frapper tout autant les anciens états communistes que les nations modernes, dispose depuis quelques jours d'un nouveau traitement imparable. Chers amis citoyens, à la lourdeur administrative, préférez la Phobie Administrative. Désormais, aux lamentations provoquées par un ouragan de paperasse, optez pour le calme de l'oubli tel que le pratique assidument le député de Saône et Loire, secrétaire d'Etat dernièrement démissionné, Thomas Thévenoud
Signez la pétition sur le besoin de simplification et la phobie administrative
https://www.change.org/p/monsieur-thierry-mandon-d%C3%A9clarez-votre-phobie-administrative-mais-legalement-faites-votre-coming-out#
Jacky Isabello (@Jacky_Isabello)
Président d'AlgoLinked et de CorioLink (@CorioLink)
Dernier ouvrage paru : « En finir avec la dictature du salariat » co-écrit avec Thibault Lanxade