Compétitivité : la réduction des délais de paiement est un premier pas

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Par Guillaume Cairou Modifié le 8 février 2013 à 6h04

Je salue l'ensemble des mesures présentées ce jour par le Ministre Moscovici. Les délais de paiement sont un levier de compétitivité qui a trop longtemps été sous-estimé. Il en va de la survie de nos entreprises.

Notre Gouvernement a enfin compris que l'assainissement de la trésorerie des entreprises est un facteur clé pour améliorer sensiblement la compétitivité des entreprises françaises. Cela fait 10 années que nous menons avec les différents acteurs du mouvement entrepreneurial en France un lobbying intense auprès des pouvoirs publics pour agir sur les délais de paiement. Car ne nous leurrons pas, agir sur ces délais c'est s'offrir un véritable levier de compétitivité. Et comment s'en priver alors que nous en manquons cruellement. Dans notre pays, c'est plus de 25 % des défaillances d'entreprises qui sont dues à des problèmes de trésorerie et ce sont les PME de 20 à 50 salariés qui ont été les plus touchées ces dernières années avec une augmentation de près de 60 % entre 2007 et 2011.

Et, malgré ces mesures, oui, la France risque de continuer à perdre des parts de marché au profit de l'Allemagne dans les produits haut de gamme. Au moment où tous les pays d'Europe du Sud ont eux compris que, faute de pouvoir dévaluer leur monnaie comme ils en avaient l'habitude avant l'arrivée de l'euro, améliorer leur compétitivité en abaissant le coût du travail était une question de survie. S'il avait choisi de réduire d'emblée les dépenses publiques, ce gouvernement aurait pu mener de front la lutte contre les déficits publics et le combat pour la compétitivité. Car il aurait pu alléger ainsi la fiscalité des entreprises, améliorer leur compétitivité et leur profitabilité, avec, à la clé, plus de recettes fiscales pour l'Etat. Mais il n'a fait que l'inverse : il a augmenté de plus 60 milliards d'euros les impôts directs et indirects des entreprises pour continuer à financer des dépenses qu'il n'a pas le courage de réduire. Pour l'économie française et nos entreprises, c'est déjà trop.

Enfin, il reste à mettre en place une agence publique des start-ups française. L'idée est de confier à des entrepreneurs le mentorat et le soutien de jeunes entrepreneurs afin de les accompagner et de contribuer à l'éclosion d'idées innovantes. Il s'agit en fait de généraliser la pratique du mentorat entrepreneurial au sein de grandes couveuses dont l'Etat prendrait en charge le fonctionnement. Il s'agit ni plus ni moins que de faire de l'Etat un Etat stratège misant sur l'avenir.

Les derniers budgets ont crée un climat asphyxiant pour nos entrepreneurs et ont empêche la naissance de champions nationaux. Dès lors, comment ne pas y voir une des raisons du fait que Facebook et Google ne soient pas nés en France. Nous attendons-nous sérieusement à voir naitre les champions de l'économie mondiale de demain dans notre pays avec une taxation des plus-values à 60 % ? Avec la quasi-suppression des auto-entrepreneurs ? Avec une hausse généralisée des charges, des impôts, des cotisations, des taxes, des emplois publics alors que notre modèle est à réformer ? Avec la suppression de la défiscalisation des heures supplémentaires alors qu'il faut redresser notre pays ? Avec de la dépense publique alors que nous sommes surendettés ?

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Fils d’ouvrière d’origine serbe, autodidacte, éducateur puis enseignant en banlieue, c’est au chômage à 30 ans que Guillaume Cairou crée Didaxis, pionnier du portage salarial. Aujourd’hui 15e recruteur français, classé dans le Fast 500 européen des entreprises par Deloitte, il a permis à plus de 10 000 personnes de créer durablement leur emploi.

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