La colère gronde Porte de Versailles, pour les élus locaux qui participent actuellement comme moi au 97ème Congrès des maires.
La colère gronde dans chaque mairie de nos territoires, alors que s'ouvre pour les maires et les conseils municipaux la phase de préparation de leurs budgets.
Nous sommes pour la plupart élus, sur la base d'un engagement clair : faire vivre des politiques municipales avec le souci de répondre aux besoins des populations que nous représentons.
C'est dans leur commune, au plus près de leur lieu de résidence que les habitants s'informent et obtiennent les réponses à leurs préoccupations quotidiennes, c'est la source du bénévolat, de la création et du développement des liens sociaux, c'est le socle de la citoyenneté et de la compréhension des politiques publiques, le dernier rempart de la démocratie et de la proximité.
Nos villages, nos villes et nos quartiers regorgent d'atouts, de potentiels de développement économiques, associatifs, culturels et les collectivités territoriales réalisent près des trois quart des investissements publics dans le pays quasiment sans contribuer à l'endettement.
Pourtant comment faire face au désengagement sans précédent de l'Etat dans le champ de l'action publique locale, alors que le gouvernement fait le choix de baisser une nouvelle fois les dotations de l'ordre de 11 milliards d'euros jusqu'en 2017, pour une baisse cumulée de 28 milliards d'euros sur la période 2014/2017 !
Comment composer avec un gouvernement totalement déconnecté des réalités de terrain, qui cherche à supprimer par un simple amendement dans le Projet de Loi de Finances, 25 millions d'euros pour 705 communes de Seine- Maritime, par la suppression des recettes perçues au titre du fonds départemental de péréquation de la taxe professionnelle !
La colère est grande dans tout le pays parce que ces choix politiques sont injustes et inefficaces.
Injustes car ils pénalisent les classes moyennes et populaires. Inefficaces car ils étouffent l'économie.
Les premières victimes de cette situation seront les habitants de nos territoires car ces baisses de dotations engendreront automatiquement moins de services utiles à la population.
Tous les secteurs vont être touchés : les investissements dans la voirie et dans le logement, le soutien à la vie associative et aux projets culturels, les politiques solidaires des collectivités, les services publics.
Au bout du compte, c'est l'emploi qui sera le grand perdant de cette opération !
Il est de notre responsabilité d'alerter le plus grand nombre sur ces perspectives, si demain toute possibilité d'agir à notre échelle nous est empêchée.
C'est le moment d'être unis pour défendre le service à nos administrés et de construire un rassemblement afin d'exiger ensemble des moyens pour faire vivre nos municipalités et nos projets de territoires.