L'optimisme tient parfois à quelques décimales.
Le rapport de la Commission sur ses prévisions économiques, croissance, déficit et dette publique, concerne les 27 pays de l'Union européenne. Mais l'Europe, et il fallait s'en douter, envisage en 2013, pour la France, une infime croissance de 0,1 %, alors que le gouvernement, lui, prévoyait 0,8 %. L'équipe de Jean-Marc Ayrault attendait avec crainte et impatience cette publication de la Commission européenne pour abaisser sa propre prévision.
Pourtant François Hollande avait confirmé mardi que la France n'atteindrait pas cet objectif. Une nouvelle prévision de croissance devait d'ailleurs être établie fin mars, avec le Haut conseil aux Finances publiques. Le rapport de la Commission européenne va peut être accélérer les choses.
Cette incertitude avait été alimentée par Laurent Fabius, qui de son côté avait estimé que la prévision de croissance française s'établirait autour de 0,2 à 0,3 %, une hypothèse qui avait été directement démentie par le ministère de l'Economie.
En matière de déficit public, l'Union européenne envisage pour la France un déficit de 3,7 % du PIB pour 2013, les choses n'allant pas en s'arrangeant pour 2014 avec 3,9 %. En trame de fond bien sûr, la dette publique française, que l'Europe estime à 93,4 % du PIB pour cette année, et 95 % en 2014.