C’est un réquisitoire qui est lancé à tous les prétendant au pouvoir, mais aussi à toutes les personnes influentes de ce pays, pour que tous, nous énoncions la vérité aux français. Il faut expliquer à chacun qu’il est possible de remonter très rapidement le niveau de la France par le bas.
Comment ?
Pour que chaque français comprenne pourquoi notre pays se trouve aujourd’hui dans cette situation catastrophique, il faut revenir en arrière, expliquer les causes de ce désastre pour pouvoir agir rationnellement et efficacement. Et quand je dis catastrophe, désastre, les mots ne sont pas trop forts. Beaucoup de français ne se rendent pas encore compte de l’état de la France, y compris des politiques, puisque beaucoup pensent que nous sommes riches et même très riches. C’est parce que tous nos gouvernements n’ont fait constamment que cacher la vérité. Les seuls qui ont osé l’étaler au grand jour, se sont fait presque tous huer.
Comment a-t-on « camouflé » cet état de fait ? En distribuant du social alors que nous n’en avions pas du tout les moyens ! Entre autre, le RMI-RSA qui est devenu au fil du temps un des plus gros fossoyeurs de nos comptes, mais pas que lui, le nombre d’aides en tout genre a explosé au fur et à mesure de la baisse du pouvoir d’achat. Qu’est-ce qui a comblé en permanence le trou financier engendré : La hausse permanente de la fiscalité et l’augmentation des emprunts. Et oui, qui dit déficit, dit emprunts, qui dit emprunts dit dette.
Cette dette va atteindre tout prochainement le niveau de notre PIB, soit 2200 milliards d’euros ! Pour beaucoup de personnes, c’est tellement important que cela devient immatériel. Ce n’est pas palpable. Ce n’est d’ailleurs souvent pas connu. Il est vrai que notre système éducatif n’a jamais préparé nos chers français à bien comprendre l’économie, la connaissance du fonctionnement d’une entreprise. Nous avons un des niveaux les plus faibles en matière de connaissances économiques. Notre chère Ministre de l’Education Nationale, en a même remis une couche puisqu’elle a supprimé il y a peu (voir mon article sur ce sujet sur ce même support) une « tranche » du programme économie entreprise.
Explications du pourquoi de notre déficit, dette et appauvrissement
Il faut remonter à 1975, première année d’un déficit qui est devenu depuis, « habituel ». Comment cela a-t-il pu arriver ? Quatre courbes se sont croisées :
- L’augmentation de la durée de vie
- Une durée de travail en diminution
- Un PIB en décélération
- L’augmentation des dépenses de l’état
Mais la cause principale, elle n’est pas du tout politique, elle est physiologique, puisque c’est l’augmentation constante de la durée de vie. Et elle ne date pas de 1975, cela fait très longtemps qu’elle s’est mise en marche. Aucun politique ne l’a jamais pris en compte, soit par ignorance, soit par « camouflage » politique.
L’autre composante presque aussi néfaste ; c’est la diminution des durées de travail et d’activité. Et oui, plus la durée de vie a augmenté, plus les politiques, syndicats se sont acharnés à vouloir diminuer ce temps d’emploi sans se rendre compte du désastre engendré. Et tout cela au nom d’un idéal social. Une anecdote à ce sujet. Alors que j’assistais à une réunion du COR (Comité d’Orientation des Retraites), un invité suédois qui avait été convié pour comparer les fonctionnements des régimes, a annoncé qu’en France, nous avions toujours mélangé ou confondu, les termes travail et social !
Diminuer le travail ce n’est pas forcément social, c’est juste travailler moins. Le social, c’est la Sécurité Social, les allocations, le RSA, la santé… En France ces termes ont toujours été confus, nous en sommes arrivés à un tel point qu’une part importante du social est financé par les subventions, les emprunts. Un exemple, le PLIE (Plan Local pour l’Insertion et l’Emploi), association d’état pour réinsérer des personnes en RSA, pour lequel j’étais mandataire recevait pour faire fonctionner les 60 associations lyonnaises, des subventions. La plus importante, celle du FSE (Fond Social Européen), les autres venant de la métropole, du département, de la mairie et marginalement de quelques entreprises.
C’est les années 1982-83 qui ont été les plus désastreuses pour les finances de l’état. Il a été voté principalement par ordonnances :
- Le passage de 40 heures à 39
- La 5ème semaine de congés
- Le 8 mai remis férié (supprimé sous Giscard d’Estaing)
- La retraite de 65 à 60 ans
C’est cette dernière qui a vraiment été le fossoyeur de nos comptes et à l’origine de l’augmentation de la pauvreté en France. Depuis cette date, cette mesure nous a fait perdre, chaque année, l’équivalent de 300 milliards d’euros dans l’économie. Les finances en ont été tellement impactées qu’il y a eu deux dévaluations du franc pour essayer de rétablir partiellement les finances. Cela a obligé les gouvernements à se lancer dans une course à la recherche de rentrées supplémentaires pour boucher les déficits constants, et à contribuer entre autre à la création de la CSG-RDS, qui est devenue l’une des plus importantes rentrées fiscales sociales de France, largement devant l’impôt sur le revenu, avec près de 95 Mds de collecte.
La seule retraite à 60 ans, instituée par l’ordonnance Auroux du 26 mars 1982 et par décret du 1er avril 1983, nous fait perdre depuis cette date, la « modique » somme de 300 milliards par année. Cette perte considérable dans l’économie nationale a du être compensée par une fiscalité en forte hausse. Prenons les prélèvements figurant sur une fiche de salaire d’avant 1970 ; ils étaient à moins de 7%. Aujourd’hui, c’est près de 22% hors mutuelle pour les non cadres (qui n’existait pour ainsi dire pas avant 1970). Soit un taux multiplié par plus de trois, avec des retraites moins fortes, des remboursements de Sécurité sociale moins importants, sans compter toutes les diminutions sur la consultation, sur les boites de médicaments…
La liste des taxes, prélèvements, impôts, institués depuis cette date est tellement importante qu’il faudrait un livre pour toutes les répertoriées et suivre leur évolution. Toutes ces taxations supplémentaires ont étranglé l’économie. Les baisses de marges des entreprises ont contribué aux fermetures d’usines, aux délocalisations, à la hausse du chômage, de la pauvreté, aux problèmes de banlieues… Et bien sûr aux déficits constants, dont résulte le niveau très élevé de la dette d’état, mais aussi de la Sécurité sociale, des régimes de retraites, de l’Assedic..
Analyse et constat
Nous avons perdu depuis 1945, 13 heures de travail par semaine et 13 années de durée d’activité. Les 35 heures ont encore diminué le nombre d’heures travaillées et par ricochet le niveau du PIB et en résultante la baisse de marge des entreprises. Il faut rappeler que plus l’horaire de travail annuel est élevé plus les marges des entreprises augmentent. Et ce n’est pas en diminuant le nombre de seniors au travail que l’on créera de l’emploi, notamment pour les jeunes, c’est même le contraire : Plus on a effectué de préretraites, plus le chômage a augmenté, notamment des jeunes. Il est même exactement proportionnel à celui du non emploi des seniors, contrairement à ce qui a toujours été dit.
Un exemple de diminution du temps de travail : Personnellement, j’ai commencé à travailler au sein du groupe Péchiney avec un horaire minimum obligatoire de 52 heures par semaine. Tout le monde pointait y compris les cadres. Il était même possible de faire des heures supplémentaires en plus. J’avais un collègue qui couramment faisait deux à trois heures de plus par jour. De ce fait, il n’y avait personne qui avait des paies au Smig (Smic de l’époque) puisque qu’il y avait en plus 12 heures au delà de 40 heures (et pas 35) soit 8 heures à 25% et 4 heures à 50%, ce qui revenait à être payé 56 heures. D’où beaucoup de pouvoir d’achat, de consommation, de rentrées de charges pour l’état, d’impôts… (Les fameuses 30 glorieuses).
Si l’on fait la comparaison avec cette époque, il manque aujourd’hui 25% de PIB, soit 25% d’heures travaillées puisque c’est proportionnel pour que notre pays retrouve des comptes positifs, avec même la possibilité de diminuer progressivement la fiscalité. Cela représente un manque de 11.500 heures travaillées/payées sur la durée de vie d’un salarié. (Non cadre).
Cela pourrait représenter 40 heures par semaine et une retraite à 65 ans (sous moins de 2 ans) et ensuite pour pérenniser le système social sans dette : Instituer la durée d’activité proportionnelle à la durée de vie des retraités Mes deux dernières maximes : + de travail = + de Social financé Travailler + pour dépenser mieux (Meilleur pour les marges entreprises et moins de Produits low-cost)
Est-ce que cet article pourra influencer un des prétendant « au trône » ? L’avenir nous le dira.