Du dirigeant de PME qui souhaite racheter une entreprise au cadre de haut niveau qui est nommé à un poste de direction dans un grand groupe, la gestion des premiers jours d'une prise de fonction de direction est cruciale.
C'est le moment où le dirigeant doit montrer la plus grande adaptabilité, quasiment comme un manager de transition.
Il est analysé rapidement selon trois prismes :
− Son mode de communication
− Son processus décisionnel
− Son style de leadership
Souvent, l'investissement humain, temporel et financier est trop faible alors que la qualité de la prise de fonction a un impact direct sur la performance du dirigeant et de l'entreprise à trois ans.
Quelques principes pour réussir ce moment fondamental.
Préparer sa prise de fonction : Prendre la direction d'une entreprise introduit un changement radical pour le dirigeant qui entre en poste et pour l'entreprise elle-même. Le dirigeant et l'ensemble des parties prenantes doivent être conscientes que l'investissement humain et financier doit être très fort au démarrage pour induire des résultats puissants.
Il est fondamental de préparer soigneusement son agenda, en intégrant les sujets suivants :
− Le mandat et les marges de manoeuvre du dirigeant
− Les personnes à rencontrer (collaborateurs, fournisseurs et clients clés)
− Les problématiques à traiter en priorité et processus à mettre en place
− L'identification d'indicateurs de progrès et l'obtention de succès rapides
Comprendre l'entreprise
Pour comprendre le fonctionnement et le positionnement des collaborateurs face au changement de direction, le dirigeant peut les cartographier selon les axes «synergie/antagonisme» d'Herbemont et César.
Cartographier les collaborateurs
Il peut ensuite adapter son management :
− en se concentrant sur les militants (en accord avec le changement et synergiques), les soutiens critiques (plus méfiants mais dont le tempérament leader doit être pris en considération) et les déchirés (très synergiques et très opposants, donc particulièrement nuisibles si ne sont pas intégrés dans le processus de décision)
− en neutralisant les foyers négatifs (opposants et révoltés)
Faire un rapport d'étonnement...
A la fin du premier mois, le dirigeant doit formaliser, pour lui-même ou son donneur d'ordre, un rapport d'étonnement en s'appuyant sur son regard neuf (récapitulant, à première vue, les failles ou les points surprenants).
... puis une revue business
Il se lance ensuite dans une revue complète de l'entreprise, se basant sur les collaborateurs et les données internes, fonction par fonction, projet par projet.
Asseoir son leadership
Réaliser quelques succès rapides...
Au cours de la revue business, le dirigeant identifie les actions réalisables facilement, rapidement et avec peu de moyens. Il lance alors un plan d'actions court terme et met en évidence fortement les résultats afin d'afficher une logique de performance et de changement.
En parallèle, il entame une réflexion stratégique. En se basant sur les missions, visions, et valeurs de l'entreprise voire en les retravaillant, il décline des objectifs business moyen terme, y associant des délais, une organisation, un financement et des indicateurs de performance.
... et un plan stratégique
Avant la fin des deux premiers mois, le dirigeant doit préparer une V0 de plan stratégique à valider auprès de ses N-1 ou de son donneur d'ordre.