Il ressort des discours, tant des journalistes que des hommes politiques, que les stratégies à mettre en œuvre pour relancer la croissance et assurer l’équilibre budgétaire, seraient contradictoires, voire incompatibles. Cette contradiction ne relève que d’une certaine stratégie mise en œuvre dans une certaine perspective. Mais il en est d’autres qui peuvent éviter de rendre ces deux objectifs contradictoires.
Pour ouvrir ces perspectives, il est d’abord nécessaire de remettre en cause certaines idées fausses (…). Notamment celle qui voudrait que les recettes fiscales soient proportionnelles aux taux d’imposition. (…) La TIPP (taxe sur l’essence) en donne un exemple courant. Si nous avons un budget de carburant de 50 €, que la taxe augmente et qu’il faudrait, par exemple, payer 51 € pour avoir la même quantité de carburant et augmenter la recette fiscale proportionnellement au taux, nous ne dépenserons que 50 € et réduirons légèrement la quantité achetée, en faisant attention à économiser le carburant. La recette fiscale n’augmentera pas, ou beaucoup plus faiblement que le taux. Ceci est vrai, de façon souvent beaucoup plus compliquée, pour tous les impôts. (…)
Renoncer à l’idée que l’augmentation des taux assure automatiquement une hausse des recettes fiscales est une première étape. La seconde consiste à considérer le rôle des marchés financiers. (…) A l’heure actuelle, la crise grecque amène les marchés à envisager sa sortie de la zone euro, une crise de celle‐ci et une baisse de l’euro. (…) Il convient donc de ne pas combattre ces tendances mais de chercher à en tirer parti. De rembourser des dettes libellées en euros, de reporter celles libellées en monnaies plus fortes, en attendant leur baisse.
Pour la croissance, deux tendances tendent à s’affronter. L’une plutôt de droite, par la création de richesse. L’autre, de gauche, par la consommation. Pour que le résultat soit favorable, les deux sont nécessaires. Distribuer du pouvoir d’achat supplémentaire, sans assurer une création de richesse en contrepartie, tend à l’augmentation des prix et des importations. Créer de la richesse sans distribuer du pouvoir d’achat tend à gonfler les capitaux circulants et la spéculation. Ces phénomènes relèvent d’équilibres à court terme. Qu’il est possible de pérenniser, pas d’assurer pour l’avenir. (…)
Favoriser la création de richesse, la production de biens et services en France, c’est d’abord en réduire le coût et pour cela, ne plus faire porter le financement du système social sur les salaires. C’est également réduire, voire supprimer, le chômage, c'est‐à‐dire l’existence d’une main d’œuvre improductive d’environ quatre millions de personnes.
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