Le sénateur-maire PS de Lyon, Gérard Collomb, a invité François Hollande à fixer un cap à l'économie et surtout d'être clair vis à vis d'elle dans un entretien accordé au quotidien Le Monde. "Il est impératif d'avoir un langage clair et de fixer un cap", a déclaré le maire de Lyon, interrogé sur le contexte actuel de crise. "Les messages sont parfois contradictoires. François Hollande veut réindustrialiser le pays, mais une partie de la gauche continue de signifier aux entreprises qu'elle ne les aime pas. Comment y arriver dans ces conditions?", a-t-il lancé. "Je ne défends pas les patrons, je défends un socialisme de l'offre. Pas par une vision idéalisée de l'entreprise, mais parce que si on ne stimule pas le goût de l'innovation, on ne s'en sortira pas", a ajouté Gérard Collomb. "A chaque fois que cela n'allait pas, a-t-il appuyé, on relançait par la dette, gauche et droite confondues. On est arrivé au bout du système". "On aurait pu assumer plus tôt", a également estimé le sénateur-maire de Lyon, interrogé sur les mesures en faveur de la compétitivité adoptées depuis le début du quinquennat.
"J'ai l'impression qu'on construit, à marche forcée, la réflexion qu'on n'a pas menée pendant les cinq années précédentes. François Hollande a dû partir de ce qu'était la vulgate socialiste pour atterrir en urgence, une fois confronté à la réalité", a-t-il poursuivi.
"Si le principal défi est l'adaptation de nos entreprises, je ne comprends pas pourquoi la flexibilité est toujours considérée comme un gros mot à gauche. Et si l'investissement est la clé, il faut assumer la coopération public-privé. Je le vois à Lyon où, quand je mets un euro d'argent public, nous générons 6 euros d'argent privé", a-t-il conclu.