60 millions de livrets A sont ouverts en France. C'est dire à quel point les Français plébiscitent ce placement ! Mais l'heure du désamour a sonné, et les épargnants se tournent désormais vers d'autres cieux plus rentables. En février, pour le dixième mois de suite, les Français ont retiré en moyenne de ce compte plus d’argent qu’ils n’en ont déposé dessus. Il a ainsi perdu 970 millions d’euros de dépôts, après 850 millions d’euros en janvier.
Un taux de rémunération en chute libre
Le Livret A et le livret de développement durable (LDD) ont perdu à eux deux 1,21 milliard d’euros en février. C’est le dixième mois consécutif de décollecte nette pour le livret A. Pourquoi un tel désintérêt ?
Car ce livret d’épargne n’est plus rémunéré qu’à 1% (et encore, sans l'intervention du gouvernement, son taux aurait dû être mécaniquement baissé à 0,25% car il est indexé sur l’inflation). Pour mémoire, en 2012, le taux de rémunération du Livret A était encore de 2,25%, et de 4,25% en 1970 !
Les Français affectionnent désormais essentiellement deux types de placement : d'un côté, l’assurance-vie, dont les fonds ont rapporté 2,5% en moyenne en 2014 (actuellement, 62% des Français possèdent une assurance-vie ; et l’encours de ce placement dépasse les 1500 milliards d'euros !). D'un autre côté, le plan épargne logement (PEL), qui offre toujours une rémunération de 2 % (contre 2,5% auparavant) et qui permet d’obtenir des prêts immobiliers à des taux avantageux.
La petite mort du Livret A ?
Et le Livret A pourrait continuer sa descente aux enfers : son taux pourrait même être à nouveau abaissé, vu les très faibles niveaux d’inflation prévus d’ici cet été.
En 2014 déjà, le bilan avait été plus que mitigé, puisque in fine, la décollecte nette se chiffrait à 6,13 milliards d'euros. Ce n’est pas la première fois que cela arrive : en 2005 déjà, la décollecte avait atteint plus de 3 milliards d'euros. Mais cela reste rare !
"Le Livret A est devenu l’antichambre du compte courant, expliquait au Figaro un spécialiste de l’épargne. Les Français puisent dans ces enveloppes pour financer les dépenses incontournables et pour financer les petits extras de fin d'année".