Cela fait plus d'un an et demi que les autorités européennes et six des plus grandes CNIL du continent ont entamé une guerre de tranchées contre Google. Dans la ligne de mire : les conditions d'utilisation des données personnelles du géant d'Internet.
Toutes ces autorités demandent à Google le respect des lois européennes sur trois points : l'information sur l'utilisation des données personnelles, l'absence de précision sur la durée de conservation de ces données, et enfin la combinaison « de façon illimitée » des données issues de tous les services offerts par l'entreprise américaine. « On ne demande rien d’extraordinaire à Google. Juste de respecter la loi », rappelle la président de la CNIL, Isabelle Falque-Pierrotin.
Google opère depuis les États-Unis
Google a toujours argué opérer depuis Mountain View, son QG américain, même si les utilisateurs proviennent du monde entier. Un projet de nouveau règlement européen va d'ailleurs éclaircir ce point : il dira « très clairement » qu'à partir du moment où une entreprise propose des produits ou des services en Europe, elle est tributaire des lois locales. Google joue sur cet équivoque qui n'est pas encore levé pour gagner du temps, étant même allé jusqu'à taxer d'incompétence la CNIL française.
Peu de pression sur Google
Les autorités n'ont guère de moyen de pression contre Google, si ce n'est une amende d'un maximum de 150 000 euros - des miettes pour un groupe qui génère plusieurs milliards de profits chaque trimestre. La présidente de la CNIL espère cependant que la pression mise par les politiques et les clients suffiront à faire plier le moteur de recherche.