Les fonds de pension sont censés nous servir de filet de sécurité dans un monde qui change. Or, dans leur immense majorité ces mêmes fonds de pension font l’impasse sur une variable qui aura sans aucun doute un impact sur notre patrimoine : il s’agit du climat.
Un seul fonds de pension français prend suffisamment en compte le climat
Le changement climatique est inéluctable, la communauté scientifique est catégorique là-dessus. Mais cela ne veut pas nécessairement dire que cette réalité est suffisamment prise en compte par ceux qui gèrent notre patrimoine. Dans un rapport dédié à ce sujet, l’Asset Owners Disclosure Project (AODP), une initiative de l’association pour l’investissement responsable ShareAction, révèle que seuls 7 sur les 29 plus grands fonds de pension européens prennent en compte le risque climatique pour guider leurs choix d’investissement. Parmi ces 7 fonds, un seul est français : le Fonds de Réserve pour les Retraites (FRR).
Dans le reste du monde, la situation est encore plus préoccupante. Ainsi, sur les 51 plus grands fonds américains, seuls 2 obtiennent au moins la note A pour leur prise en compte du risque climatique. Et dans la zone Asie-Pacifique, aucun fonds n’est noté A ou mieux.
Les actifs bas carbone reçoivent moins de 1% des investissements nécessaires
Par ailleurs, 63% des fonds de pension fournissent trop peu ou pas du tout d'information sur les répercussions financières du changement climatique sur leurs portefeuilles, ce qui les expose au risque de manquer à leurs obligations fiduciaires envers les épargnants.
Ce rapport de l’AODP nous apprend aussi que sur les 100 plus grands fonds de pension dans le monde, seuls 10 ont à ce jour pris la décision d’exclure de leur portefeuille les actifs liés aux hydrocarbures. Et seul 1% du capital géré par ces 100 plus grands fonds de pension, soit 90 milliards d’euros, est investi dans des actifs bas carbone. L’AODP rappelle que ce montant représente une goutte d’eau au regard des 11 000 milliards d’euros d’investissements que le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) estime nécessaires pour financer la transition bas carbone.