Le gouvernement n’a peut-être pas été assez clair sur les raisons qui l’ont poussé à fermer les commerces de proximité et à maintenir ouverts les supermarchés : le problème, ce n’est pas la vente des produits non-essentiels mais… la présence de personnes dans les magasins et aux alentours. C’est la raison pour laquelle le « Click&Collect » est autorisé. Sauf que des abus ont été identifiés.
Les commerçants transforment le Click&Collect en « Ask&Collect »
Selon le magazine LSA, qui dévoile l’information vendredi 6 novembre 2020, le ministère de l’Economie est en ce moment remonté contre les commerçants qui tentent de sauver leur peau. En particulier, ce sont des abus sur le système du Click&Collect qui agacent : il a été détourné.
Le « Click&Collect » consiste à acheter sur Internet un produit (ou par téléphone pour les commerces n’ayant pas de boutique Internet) et d’aller ensuite le récupérer en magasin. Sauf que certains commerçants, soucieux de réaliser un peu de chiffre d’affaires pour ne pas fermer définitivement leur boutique, auraient détourné cette autorisation en transformant, de fait, le Click&Collect en Ask&Collect : les clients arrivent devant la boutique, demandent ce qu’ils veulent, payent et s’en vont.
Un peu comme dans une boulangerie, en somme : sauf que si la boulangerie a le droit de ce faire car ce qu’elle vend est « essentiel », les commerces « non-essentiels » n’ont pas le droit.
Les commerçants rappelés à l’ordre
LSA relate que Bercy a donc haussé le ton, une information confirmée par un proche de Bruno Le Maire au Parisien le 6 novembre 2020 : « nous voyons bien qu'en pratique, des files d'attente se constituent devant de nombreux points de vente, qu'il s'agisse de boutiques ou de grandes surfaces, avec des consommateurs qui demandent sur place de récupérer tel ou tel produit, qui n'a pas été commandé en amont ». Bercy demande donc que cette pratique cesse au plus vite.
Pour l'instant, pas de sanctions ou de suspension du Click&Collect en vue, mais si la situation continue il se pourrait que des paroles Bercy en vienne aux faits. Jusqu'à interdire le Click&Collect !