En 2008, le monde a été frappé par une crise économique aussi forte que celle de 1929. Elle a précipité le monde dans la guerre, 10 ans plus tard. Depuis 2000, le monde connaît une autre révolution silencieuse, celle de la montée de la classe moyenne supérieure mondiale et du déplacement de la dynamique mondiale vers l’Asie.
La remise en cause de l’imperium occidental
Jusqu’au XVIIIe siècle, l’Europe ne comptait pas pour beaucoup dans la géopolitique mondiale. Elle était dominée par la Chine et l’Inde à l’Est du continent eurasiatique, la Perse, et l’empire ottomans à l’Ouest, pour faire un raccourci. Autour de 1750, l’Angleterre allait découvrir l’usage du charbon, une énergie qui rendait obsolète toutes les anciennes énergies biologiques, l’eau, le vent, le feu, le soleil, l’animal et surtout les hommes et les femmes pour l’agriculture, la guerre et la mobilité des navires avec les galériens. Le charbon a permis la révolution industrielle, le développement de la consommation moderne, les conquêtes coloniales, la Pax Britannica entre 1815 et 1914 et l’émergence d’une classe moyenne occidentale de consommateurs entre 1920 aux Etats Unis et les 30 glorieuses européennes de l’ouest de l’après-guerre 39-45.
Le chassé-croisé des classes moyennes dans le monde
En 2000, la classe moyenne supérieure mondiale, celle qui consomme le plus mais qui ne comprend pas les ultras riches, soit autour de 1 % de la population, a atteint 200 millions. Le plus spectaculaire est qu’après avoir mis presque 300 ans pour atteindre ce chiffre, elle a mis à peine 10 ans pour tripler et atteindre 560 millions en 2009, grâce à la montée spectaculaire de l’Asie avec notamment la Chine, l’Inde et l’Indonésie.
Le déplacement du centre du monde vers l’océan Pacifique a provoqué une forte montée des prix des matières premières, de l’énergie, le prix du pétrole ayant atteint 140 dollars en 2007, et des protéines de base comme le soja nécessaire à l’alimentation animale et humaine. Cette montée des cours a touché la partie la plus démunie de la classe moyenne occidentale, celle qui est sensible aux dépenses contraintes liées à la mobilité, à l’énergie, à l’alimentation, à la santé et aux nouvelles technologies qui sont devenues aujourd’hui aussi indispensables que le pain ou les pommes de terre d’autrefois, soit entre 15 % et 40 % de la population en fonction des dépenses.
La progression des cours des matières premières, qui se sont effondrées après 2008 avant de sembler vouloir remonter en 2017, a entraîné de fortes contraintes de pouvoir d’achat sur l’autre partie la moins favorisée de la classe moyenne mondiale. Les consommateurs ont adopté quatre grandes pratiques : acheter moins cher, consommer moins, différer les achats et faire soi-même.
Conclusion
Une partie de cette population habite les périphéries urbaines, les Appalaches aux États-Unis, les petites villes de moins de 10 000 habitants en France. Ce sont souvent des régions qui ont été touchées par la désindustrialisation, par le départ des services et des commerces. Elles se sentent abandonnés. Elles sont prêtes à voter pour un sauveur suprême qui les protégera. Seul problème, le protectionnisme est un des grands déclencheurs de guerre.