Même quand on est milliardaire, ce genre d'annonce ne fait jamais plaisir.
Ainsi, les investisseurs russes, détenant environ 40 % des 68 milliards d'euros déposés dans les banques chypriotes, ont reçu un véritable choc, à l'annonce, à Bruxelles de ponctionner les dépôts bancaires (lire ici). Dans la ligne de mire de cette mesure visant renflouer les caisses d'un Etat chypriote moribond, des grands noms de la finance russe : Gazprom, Loukoïl, et Evraz, la holding du milliardaire Roman Abramovitch.
C'est donc bien évidemment ce sujet qui sera mis sur la table ce lundi, lors de la réunion entre les ministres des Finances russe et chypriote. Une solution doit être trouvée et vite. D'autant plus que la Russie a un double intérêt dans cette affaire.
Tout d'abord, essayer de sauver ce qu'il peut l'être des capitaux russes déposés sur l'île alors que l'économie chypriote montre clairement des signes d'essoufflement. Des capitaux forts utiles à Moscou qui cherche d'ailleurs de nouvelles ressources budgétaires pour 2014-2016.
Enfin, un prêt. Un prêt concédé à Chypre, qui pourrait faire pencher la balance en faveur de la Russie et qui serait un excellent moyen de pression pour exiger une coopération complète dans le domaine fiscal entre les deux pays. Ce prêt, d'une valeur de 2,5 milliards d'euros, pourrait être prolongé jusqu'en 2022, le terme devant avoir lieu en 2016.
Chypre fait office de paradis fiscal pour les investisseurs russes qui pourraient perdre 2 milliards d'euros si l'Etat chypriote mettait en place la ponction des capitaux.