10 milliards d'euros qui rentrent tout à coup dans les caisses, cela fait du bien... Mais les sacrifices mis en œuvre pour les obtenir ont été nombreux. Chypre, l'île méditerranéenne qui a frôlé au printemps la faillite, vient de recevoir une partie du prêt (10 milliards sur les 23 prévus) tant promis par la Troïka (UE, BCE, FMI). Ouf !
Chypre a fait "des progrès louables"
Les institutions internationales et européennes en ont profité pour vanter les mérites de Chypre. "Les autorités chypriotes ont fait des progrès louables dans la mise en place de politiques de stabilisation à court terme", a ainsi estimé Christine Lagarde, la directrice du FMI.
Pour s'en sortir, Chypre n'y est pas passée par quatre chemins : elle a fermé sa deuxième banque, Laïki, restructuré la Bank of Cyprus et instauré des contrôles très stricts sur les mouvements de capitaux pour éviter une fuite massive vers l'étranger. Surtout, elle ponctionne à hauteur de 47,5% les dépôts de plus de 100 000 euros des particuliers disposant d'un compte bancaire, une opération inédite qui s'inscrit dans le cadre du plan de sauvetage européen. En échange, ces déposants, bien souvent des Russes venus blanchir leur argent à Chypre, obtiennent des actions de la banque.
Chômage, crise, surveillance : Chypre n'est pas tirée d'affaire
Ce petit pays de la zone euro est-il pour autant tiré d'affaire ? Pas vraiment...
Les défis que l'île va devoir relever sont immenses, notamment parce que son économie reposait essentiellement sur son secteur financier, lequel a été démantelé. Le chômage progresse et l'économie plonge. Selon la Commission européenne, le PIB s'écroulera de 8,7 % cette année et de 3,9 % en 2014.
Pas d'euphorie donc, malgré le versement de l'enveloppe salvatrice. De toutes façons, Christine Lagarde veille au grain : avec cet argent, aucun dérapage ne sera toléré.