Si la nervosité s'est installée au cours des 15 derniers jours, l'aide de 10 milliards d'euros accordée à Chypre par la zone euro et le Fonds monétaire international a rassuré les investisseurs.
La situation commence donc à se stabiliser sur les marchés, profitant du recul du risque de contagion de la crise à d'autres pays vulnérables. Selon l'agence Standard & Poor's, l'accord ne devrait pas avoir d'impact immédiat sur les notations des banques de la zone euro, même s'il crée un précédent.
Ouf. Une première solution a été trouvée pour éviter la faillite de l'économie chypriote. Toutefois, les conditions qui ont été imposées en échange de l'aide (ponctions sur les gros dépôts bancaire, hausse de l'impôt sur les sociétés, fermeture de la deuxième banque du pays, la Laiki, restructuration de la Bank of Cyprus ...) sapent les fondements même de l'économie du pays, qui repose pour une large part sur son statut de paradis fiscal. Le risque, dans ces conditions, est donc que le remède finisse par "tuer" le malade.
Dans l'immédiat, les signes d'apaisement se succèdent. Après 12 jours de fermeture, la réouverture des banques chypriotes ce jeudi n'a pas provoqué le mouvement de panique redouté, tandis que les mesures de contrôle des capitaux devraient rester effectives encore quelques semaines. Mesure symbolique, le président chypriote a cherché à sa manière à réconforter et à soutenir ses concitoyens, en annonçant une réduction de 25 % de son salaire et de 20 % du salaire de ses ministres, ainsi qu'à la renonciation de leur 13eme mois.
La situation à Chypre a fortement impacté le marché des changes, la parité euro/dollar allant jusqu'à toucher ce matin son plus bas depuis novembre 2012, à 1,2760. La monnaie unique a d'ailleurs peu réagit peu aux statistiques US dévoilées ce jour, qualifiées comme décevantes, montrant que le principal driver de la parité reste la résolution de cette nouvelle crise européenne.