Le Conseil national des professions de l’automobile (CNPA) est inquiet. Avec la taxe carburants, l'essence est plus chère en France et les chauffeurs routiers préfèrent faire leur plein à l'étranger. La fréquentation des stations-service est donc en baisse.
La taxe sur les carburants poussent les chauffeurs routiers à faire le plein à l'étranger
Le gouvernement a dévoilé son Budget 2019. On y trouve notamment la taxe sur les carburants qui devrait lourdement augmenter. Et elle pourrait impacter les ménages à hauteur de 3 milliards d'euros et les entreprises pour un milliard d'euros. Ce qui laisse présager d'une envolée des prix à la pompe qui ne laissera personne insensible. Ainsi, les particuliers qui n'on d'autre choix que d'utiliser leur véhicule, cette taxe va représenter 7 centimes au litre pour le diesel, 4 centimes pour l'essence.
En outre, les distributeurs de carburants sont très inquiets. Et pour cause : les chauffeurs de camion préfèreront à l'avenir miser sur les pays frontaliers pour faire le plein de leur poids lourd. « La compétitivité et le maillage territorial des stations-service sont fortement menacés », prévient dans un communiqué publié ce mercredi 26 septembre le Conseil national des professions de l’automobile (CNPA).
Une réduction de près de 20% de la fréquentation des stations-service françaises en deux ans
« L’an prochain, le litre de gazole français sera vendu à la pompe TTC plus cher de 30 centimes d’euros par rapport à l’Espagne, de 24 centimes d’euros par rapport à l’Allemagne, et de 16 centimes par rapport au Luxembourg. » Et selon lui, ce phénomène se fait déjà ressentir avec une réduction « d’au moins 20% » de la fréquentation des stations-service françaises en deux ans.
La fréquentation en berne pousse certains stations-service à mettre la clé sous la porte. Ainsi, fin 2017, la France comptait 11.147 stations-service, selon les chiffres de l’Union française des industries pétrolières, contre 41.500 en 1980. Et l'avenir ne réjouit pas les professionnels puisque les taxes risquent de se multiplier. Si une hausse du prix du diesel de 6,5 centimes d’euros par litre est donc prévue en 2019, et de 2,9 centimes pour l’essence, des augmentations similaires interviendront en 2020 et 2021. En 2022, le relèvement sera de 3,3 centimes par litre pour le diesel, et de 2,9 centimes pour l’essence. Est-ce la fin programmée de milliers de stations-service ?