La chute du prix du pétrole finalement mauvaise pour la croissance ?

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 13 juin 2016 à 11h49
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cc/pixabay - © Economie Matin
50 DOLLARSLe baril de pétrole a dépassé les 50 dollars début juin 2016.

Mince alors ! Tout le monde pensait que la chute du prix du pétrole sur les marchés aurait un impact positif sur l'économie mondiale. L'idée derrière cette thèse était que comme les ménages et les industries payaient moins cher leur énergie, ils allaient pouvoir consommer plus ou investir plus. C'était sans compter sur le retour de bâton dont la BCE s'inquiète désormais...

Les ménages ont certes dépensé plus...

La Banque Centrale Européenne a, lundi 13 juin 2016, dévoilé un rapport sur l'impact de la chute du cours du pétrole. Les ménages étaient censés dépenser plus ce qui, avec le programme de rachats d'actifs, aurait dû faire remonter l'inflation... ce n'est pas le cas. L'industrie, qui paye moins cher le carburant, n'a pas non plus augmenté ses investissements.

Pourtant, le baril de pétrole a bien chuté de 114 dollars en juillet 2015 à moins de 30 dollars début 2016, avant de se stabiliser entre 40 et 50 dollars au printemps 2016. Niveau budget, donc, les bienfaits sont réels : le carburant coûte moins cher, l'énergie aussi. Malheureusement, le contrecoup aura été bien trop important...

... mais l'industrie pétrolière est en crise

La chute du prix du baril de pétrole a eu l'effet escompté sur l'industrie pétrolière : une situation de crise majeure. L'Arabie Saoudite, qui a artificiellement fait chuter le cours du pétrole, a toujours clamé vouloir détruire l'industrie du gaz de schiste américaine... et y est parvenue. De nombreuses sociétés spécialisées dans la fracturation hydraulique ont fait faillite avec, à la clé, des dizaines de milliers de postes supprimés.

L'impact de la crise a, toutefois, échappé au contrôle de l'Arabie Saoudite : l'ensemble du secteur pétrolier fait face à une crise majeure. Des centaines de milliers de postes ont été supprimés, des projets d'investissement ont été retardés ou annulés, le Venezuela est entré en récession et l'Arabie Saoudite elle-même a dû penser à faire une levée de dette, la première de son histoire, ainsi qu'à privatiser une partie de sa compagnie pétrolière publique, SaudiAramco.

La Banque Centrale Européenne en est donc arrivée à la conclusion simple que : "les modélisations suggèrent que l'impact combiné de ces deux chocs sur l'activité mondiale pourrait être proche de zéro, voire légèrement négative."

En somme : la chute du baril de pétrole n'a au mieux rien changé, au pire coûté de l'argent et de la croissance.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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