C'est une chute vertigineuse dont on n'imagine pas qu'elle va s'inverser de si tôt. L'industrie de la musique ne va pas bien depuis déjà de nombreuses années et ça continue inexorablement. Cette année encore, elle a chuté de 4,4% à 589,7 millions d'euros. Le marché du disque a connu sa dixième année de crise en France en 2012, ont annoncé lundi au Midem les producteurs de musique, qui demandent aux pouvoirs publics de les aider à récupérer auprès des géants du net une partie de la valeur perdue. La chute des rentrées d'argent a provoqué par effet domino une baisse de la production artistique : le nombre d'albums commercialisés par les quatre majors du disque (Universal, Sony, Warner et EMI) a reculé de 3% l'an dernier. Et si 93 nouveaux artistes ont signé avec ces labels, 62 contrats ont pris fin.
Mais là n'est pas le pire. La chute est encore plus rude pour le marché physique du disque et du DVD qui s'effondre de 12% à 363,7 millions d'euros. La seule bonne nouvelle tient au fait que les ventes numériques elles, se portent bien. Les ventes numériques (téléchargement, streaming) ont bondi de 13%, à 125 millions d'euros. Le numérique représente désormais un quart des ventes de musique.
Et pour lutter contre le piratage et combattre les mastodontes du web qui profiteraient sans aucune contrepartie des bénéfices de la musique, les industriels du disques se disent prêts au rapport de force. "Si YouTube (filiale de Google, ndlr) arrête de diffuser de la publicité avec les vidéos, on demandera à YouTube d'enlever l'ensemble de nos clips", a affirmé Pascal Nègre parlant au nom d'Universal France.