Coca-Cola : non, ce n’est pas Cristiano Ronaldo qui a interrompu son ascension boursière

Anton Kunin
Par Anton Kunin Modifié le 17 juin 2021 à 10h33
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1,3%Le 16 juin 2021, le titre Coca-Cola a baissé de 1,3%.

Le 16 juin 2021, la presse du monde entier s’est ruée sur le geste de Cristiano Ronaldo (qui, lors d’une conférence de presse, avait mis de côté deux bouteilles de Coca-Cola en leur préférant une bouteille d’eau), affirmant que c’est cela qui a fait baisser le titre Coca-Cola en Bourse (-1,3%). En réalité, bien plus de facteurs sont en jeu.

Ce n’est pas uniquement Coca-Cola, mais l’ensemble du secteur qui s’est inscrit en baisse en Bourse

En s’interrogeant sur la réalité de l’impact du geste de Cristiano Ronaldo sur l’évolution du titre Coca-Cola en Bourse, il ne faut pas oublier que Coca-Cola n’a pas été le seul grand fabricant de produits alimentaires et boissons à baisser en Bourse. Sur la journée du 16 juin 2021, le titre Nestlé a perdu 1,26%, l’action PepsiCo 1% et Danone 0,9%. Cette baisse (probablement de courte durée, dans ce cas elle est appelée une « correction boursière ») n’est donc pas le témoignage de l’éventuelle faiblesse (perçue par les investisseurs) de l’entreprise Coca-Cola, mais alors du fait qu’ils perçoivent la faiblesse du secteur tout entier.

Mais même cette thèse-là ne tient pas. Sur cette journée du 16 juin 2021, l’ensemble du marché américain s’est inscrit en baisse : l’indice S&P 500 a perdu 0,54%, et le Dow Jones 0,77% de sa capitalisation. Ces mouvements pourraient très bien refléter l’état d’esprit général des investisseurs : toute cette journée, ils attendaient l’annonce des décisions de la Fed, la banque centrale américaine, dont de nombreux économistes disaient qu’elles seraient défavorables à l’économie américaine dans l’immédiat.

Les anticipations quant aux décisions de la Fed ont poussé l’ensemble du marché à la baisse le 16 juin 2020

Et la Fed a en effet frappé : les gouverneurs de la banque centrale américaine ont en effet convenu d’au moins deux hausses des taux d’ici 2023. La Fed compte donc bien opérer une sortie progressive d’une politique monétaire extrêmement accommodante : l’urgence de débloquer le fonctionnement du crédit bancaire (devenu inaccessible à de nombreuses entreprises en raison de taux d’intérêt trop élevés) passée et les entreprises étant en meilleure forme économiquement, il n’est plus aussi important de les soutenir artificiellement à l’aide de leviers monétaires.

Mais surtout, il ne faut pas oublier que Coca-Cola est une entreprise solide, dont le business est imperméable à des gestes individuels, même lorsqu’il s’agit de footballeurs de renom. L’ascension de Cola-Cola en Bourse en est d’ailleurs un beau témoignage : ces douze derniers mois, le titre Coca-Cola a progressé de 17,3%. Et sur les trois derniers mois, il a même devancé l’indice S&P 500 en progressant de 9% contre 4% pour cet indice boursier. Cela veut dire que les investisseurs croient en les perspectives de la société Coca-Cola bien plus que dans celles du marché américain dans son ensemble.

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Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.

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