Les sanctions pour les chômeurs améliorent le retour à l’emploi au détriment de leur salaire

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Par Rédaction Modifié le 13 décembre 2013 à 7h06

Un demandeur d’emploi, s’il touche une indemnisation, est suivi par son conseiller Pôle Emploi (en France) qui a pour tâche, entre autres, de vérifier qu’il mène réellement ses recherches dans le but de trouver un poste. Pour ce faire, il existe tout un arsenal de dispositifs qui permettent de suivre la recherche d’un demandeur.

Des dispositifs qui, s’ils permettent effectivement un retour à l’emploi plus rapide, entraînent aussi l’acceptation d’emplois moins bien payés et moins stables, selon une étude de la Dares.

Les sanctions et les contrôles aident au retour à l’emploi

La Dares a été chargée par le ministère du Travail de mener une étude sur l’efficacité des dispositifs d’accompagnement pour les demandeurs d’emploi. Le bilan est en demi-teinte.

D’un côté, la Dares, en se basant sur les chiffres irlandais, montre que la suppression des contrôles sur la période 1999 – 2005 dans le pays a entraîné une baisse du retour à l’emploi. La période de chômage moyenne a augmenté de 16% dans le pays tandis que « la probabilité de retour à l’emploi a été réduite de 26% ».

Or, si l’on se base sur les chiffres des études menées en Belgique dans le domaine, il en ressort que le risque d’un contrôle « augmente la probabilité d’emploi des travailleurs les plus employables de 27,5% à 39% ».

De même, lorsqu’il s’agit de sanctions financières infligées aux demandeurs d’emploi en cas de non recherche ou de mauvaise recherche, on remarque, toujours aux Pays-Bas, que cela a un impact favorable. Les personnes sanctionnées ont un taux de retour à l’emploi « deux fois supérieur après la mise en œuvre des sanctions ».

Un retour à l’emploi, mais des emplois moins bien payés

Comme toujours, tout n’est pas blanc ou noir. Il y a un peu des deux. Et dans le cas présent, il s’agit de l’emploi trouvé par les chômeurs sanctionnés ou craignant des sanctions.

Une étude suédoise sur laquelle se base la Dares montre que les dispositifs de sanctions ont « un effet négatif sur la qualité des emplois retrouvés ». Les chômeurs, craignant les sanctions, ont donc tendance à accepter des emplois moins bien rémunérés et moins stables afin d’échapper aux dites sanctions.

En moyenne, cela se traduit par une baisse de salaire de 4% et une augmentation de 15% de la probabilité de trouver un emploi à temps partiel.

C’est d’autant plus vrai que ces sanctions sont plus efficaces sur les femmes et sur les hommes mariés selon une étude menée aux Pays-Bas.

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