Avec 5 millions d'inscrits à Pôle Emploi, on comprend aisément pourquoi François Rebsamen, le ministre du Travail, ne souhaite plus communiquer sur le sujet ! Il souhaite simplement maintenir le taux de chômage sous les 10%… Car malgré les emplois aidés, les réformes et le soutien à l'activité, rien ne semble plus fonctionner pour enrayer la course folle du chômage.
Le seuil des 5 millions dépassé
Dans le détail, Pôle Emploi a dénombré 24 800 chômeurs de catégorie A de plus au mois de mai, ce qui représente un record de 3,38 millions de demandeurs d'emploi. Ces chômeurs ont augmenté de 81 000 depuis le début de l'année, ce qui représente 500 nouveaux demandeurs d'emploi par jour ! Une statistique effarante qui souligne l'échec des différentes politiques de l'emploi testées depuis des mois et qui ne portent aucun fruit.
Et si l'on regarde au-delà de la catégorie A (n'ayant pas du tout travaillé dans le mois), le constat est encore plus sévère. En ajoutant les chômeurs de catégories B et C (ceux qui ont un peu travaillé en mai), cela représente 34 300 demandeurs d'emploi. Le seuil symbolique des 5 millions est donc atteint, et même dépassé si on prend en compte les chômeurs des DOM : en tout et pour tout, le nombre de sans emploi est de 5,32 millions de personnes. Sans les emplois aidés (qui creusent un budget de l'État déjà exsangue), il ne fait pas vraiment de doute que la barrière des 6 millions serait proche.
Les chômeurs peuvent-ils se permettre d'attendre ?
« Ces chiffres ne sont pas bons. Ils sont le reflet d’une croissance plus faible que prévue au premier semestre qui entraîne des destructions nettes d’emplois marchands », explique t-on au ministère de l'Emploi, où on s'essaie tout de même à l'optimisme. « Les efforts que le gouvernement continue de déployer doivent permettre d’endiguer cette progression au second semestre 2014 ». Il y aura certes le CICE, les emplois d'avenir, le pacte de responsabilité (dont le gouvernement espère 500 000 emplois d'ici 2017)… Mais en l'absence de croissance, l'horizon n'en reste désespérément bouché.
Jean-Christophe Cambadélis, le patron du PS, demande d'attendre : de la croissance et de l'emploi, il y en aura… « dans quelques temps ». « Les gens qui sont au chômage, malheureusement, ce n'est pas immédiatement compréhensible dans le sens où ils n'ont pas immédiatement un emploi », reconnait-il. « Il n'y a pas de fatalisme », a déclaré de son côté Manuel Valls.
La conférence sociale qui se tiendra les 7 et 8 juillet est censée « traduire l'engagement de tous à amplifier la mobilisation pour l'emploi », d'après le ministère de l'Emploi. La solution de la dernière chance ?