Chômage : Pôle emploi a besoin de ses partenaires privés

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Par Dominique Moine Modifié le 1 avril 2013 à 9h29

La France compte 3,16 millions de chômeurs. Face à cet afflux de nouveaux chômeurs, le service public de l'emploi est débordé.

Si, officiellement, chaque conseiller accompagne en moyenne 115 chômeurs, certains en suivent jusqu'à 600 à la fois. Difficile dans ces conditions, en complément du suivi des indemnisations, d'accompagner au mieux ces personnes et l'on comprend devant ces chiffres pourquoi le taux de satisfaction des usagers des services publics de l'emploi est aussi bas. *

Un accompagnement personnalisé

Si Pôle Emploi est un point de passage obligé, on oublie trop souvent que d'autres acteurs publics et privés jouent un rôle important dans le retour à l'emploi en France. Outre les services proposés par les collectivités territoriales et les intermédiaires de l'emploi (outplacers, assisteurs, associations ...), des assureurs proposent depuis quelques années des assurances contre le risque de perte d'emploi (cf. les assurances Garanties Maintien de Salaire ou Garanties Maintien Niveau de Vie, Protection Budget etc ...).

Leur caractéristique, au-delà des garanties financières, est d'intégrer des programmes d'aide au retour à l'emploi vraiment individualisés qui obtiennent de très bons résultats, avec des taux de satisfaction de l'ordre de 90%.

Une collaboration public /privé nécessaire

Il ne s'agit pas d'opposer les systèmes d'assurance privés aux services publics de l'emploi. La question du chômage est suffisamment urgente et dramatique en France pour que le public et le privé travaillent main dans la main et conjuguent leurs efforts pour écarter le plus grand nombre possible de Français du risque du chômage de longue durée.

Ce n'est pas uniquement une question de moyens, ni même de nombre d'offres d'emploi. Le chiffre alarmant de 80 à 90 000 demandeurs d'emploi arrivant chaque mois en "fin de droits" montre bien que le système d'accompagnement ne fonctionne pas bien en France ! Il faut absolument faire confiance aux « best practices » des pays qui ont trouvé des solutions pour davantage accompagner les demandeurs d'emploi et ce le plus tôt possible après la perte d'emploi.

Les solutions ne sont pas que dans le traitement a posteriori

L'accompagnement personnalisé des demandeurs d'emploi est une nécessité mais, face à un marché du travail en mutation permanente et qui se durcit d'année en année, il faut absolument renforcer la prévention par la formation et l'entretien de l'employabilité des personnes.

Dès l'école : il faut insuffler, responsabiliser et faire prendre conscience de la nécessité de se former et de se réorienter tout au long de la vie. Dès l'âge de 15/16 ans, il est important de commencer à réfléchir à son avenir professionnel en réalisant des bilans d'orientation, en apprenant à mieux se connaître, en s'informant, et en rencontrant des professionnels sur leur lieu de travail.

En entreprise : il faut donner aux salariés – quels que soient leur niveau de responsabilités, leur âge, leur ancienneté – les moyens de s'autoévaluer régulièrement, de se former, de se rendre mobile. Lorsqu'elles recrutent, les entreprises ont aussi un effort à faire pour ne pas donner systématiquement la priorité aux candidats en poste au détriment des publics trop souvent exclus en raison de leur âge, sexe, origine...

En cas de perte d'emploi : très rapidement sans dépasser le délai de 3 à 6 mois maximum, après la perte d'emploi, proposer à chaque individu un accompagnement personnalisé pour retrouver un emploi ou une formation qualifiante s'il faut envisager une reconversion.

La courbe ascendante du chômage ne fait que renforcer la nécessité de mobiliser tous les moyens et toutes les compétences disponibles pour prévenir la perte d'employabilité et accompagner les chômeurs dans leur parcours de retour à l'emploi.

Pourquoi est-ce la priorité ? Parce que toutes les études confirment que la probabilité de retrouver un emploi satisfaisant est d'autant plus grande que la personne est informée, conseillée, guidée, coachée et soutenue dès ses premières démarches dès le départ.

* 54% d'usagers satisfaits et 22% de « bonne opinion » pour les services publics de l'emploi selon le baromètre BVA Institut Paul Delouvrier de décembre 2012.

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Directeur Emploi chez Mondial Assistance

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