En 2012, le candidat Hollande disait vouloir "être jugé sur un seul objectif : est-ce que les jeunes vivront mieux en 2017 qu’en 2012 ?". Malheureusement, la réponse n'a jamais semblé aussi claire. Trois ans après leur sortie du système éducatif, 22% des jeunes présumés "actifs" sont toujours à la recherche d'un emploi (en 2007, ils n’étaient que 14% dans ce cas !). Et chez les non-diplômés, la proportion grimpe à 48%, soit près d'un jeune sur deux ! C'est pour enrayer cette situation critique que le Conseil économique, social et environnemental appelle à réagir.
Génération sacrifiée ?
D'après le Conseil, près de deux millions de jeunes sont actuellement dans une situation critique, en France, car sans emploi, sans formation, sans diplôme.
La situation des jeunes est particulièrement préoccupante. Près de 25% des jeunes actifs sont actuellement au chômage, contre 10% de la population active française. Quand ils travaillent, ils sont près de quatre fois plus souvent en CDD que les plus de 30 ans. Résultat, un jeune sur cinq vit sous le seuil de pauvreté. Et parmi eux, les jeunes sans bagages sont plus que jamais laissés sur le carreau.
Ne pas laisser trop de jeunes sur le carreau
Alors le Conseil économique et social tire la sonnette d'alarme. Dans son projet destiné à sécuriser le parcours d'insertion des jeunes, il propose de pérenniser la garantie jeune. Cette garantie, créée dans toute l'Europe, est expérimentée en France depuis 2014. Elle offre aux jeunes de 18 à 25 ans sans emploi ni formation un accompagnement et une aide financière équivalente au RSA. 8 500 jeunes Français l’ont perçue l’an dernier, et à terme, d’ici 2017, 100 000 jeunes pourrait la recevoir.
Le Conseil suggère aussi d’ouvrir la nouvelle prime d'activité (qui va remplacer la prime pour l'emploi et le RSA activité) aux moins de 25 ans qui travaillent ; ou encore de mettre en oeuvre la garantie universelle des loyers, qui permettra aux locataires incapables de payer leur loyer de ne pas risquer de se faire expulser de leur logement. On le sait, près de 70% des jeunes disent rencontrer des difficultés pour se loger. Certains jouent en conséquence les Tanguy malgré eux et restent vivre chez leurs parents jusqu'à un âge avancé, d'autres vivent en colocation à plusieurs, ou squattent chez des amis ici ou là...