Des centaines de milliers de demandeurs d'emploi se sont retrouvés piégés par une réforme censée les aider ! Les droits rechargeables, instaurés en octobre dernier, ont en fait des effets pervers, que le patronat et les syndicats veulent à tout prix gommer. Ils viennent de mettre en place, pour se faire, un droit d'option. De quoi s'agit-il ?
Un dispositif censé être incitatif
Les droits rechargeables, une disposition prévue dans l'accord sur la sécurisation de l'emploi, concernent les demandeurs d’emploi qui retrouvent un travail... avant de le reperdre une nouvelle fois. Son objectif : inciter les chômeurs à reprendre un emploi, même court ou moins bien payé, alors qu’aujourd’hui, ils ont parfois intérêt, sur le plan strictement financier, à ne pas se remettre au travail. Des centaines de milliers de personnes alternant entre reprise d’activité temporaire et virée à Pôle Emploi étaient censées pouvoir en profiter. Concrètement, ils voient leur durée d'indemnisation s'allonger.
Près de 400 000 demandeurs d'emploi piégés
Mais ce dispositif a ses travers. Prenons l'exemple d'un jeune ayant d’abord eu des petits boulots ou des jobs d’été, avant de trouver un poste correctement payé et en lien avec ses études et diplômes. Et bien, jusque-là, il se voyait appliquer ses vieux droits d’abord ! D'où un manque à gagner certain. Pas moins de 383 000 personnes se sont ainsi retrouvées pénalisées. Alors même que la réforme était censée les aider financièrement.
Donc les partenaires sociaux ont imaginé, ensemble, un droit d’option, qui permettra à chaque chômeur de demander, sous conditions et s’il le souhaite, à bénéficier de ses droits les plus récents. Près de 119 000 personnes devraient, d'après les estimations, demander à utiliser ce droit d'option.
Actuellement en France, 2,2 millions de demandeurs d'emploi sont indemnisés, sur les 3,3 millions de personnes sans emploi que compte le pays.