Q1 : Selon vous, les chômeurs sont-ils trop bien indemnisés en France ?
Sous total « oui » : 60 %
Sous total « non » : 40 %
60% des Français interrogés considèrent que les chômeurs sont trop bien indemnisés en France.
Le 22 février prochain, s’ouvrira la première séance de négociation dans le cadre d’une nouvelle convention de l’UNEDIC, association gestionnaire de l’assurance chômage qui connaît un déficit d’environ 30 milliards d’Euros. Les Français interrogés cette semaine soutiennent les prises de position du gouvernement, qui par l’intermédiaire de Myriam El-Khomri et Michel Sapin, a fait savoir que la dégressivité des allocations chômage serait une réflexion à mener dans les négociations à venir. L’objectif affiché d’un tel dispositif est incitatif. Il vise à pousser les chômeurs à retrouver un travail plus rapidement en réduisant leurs indemnités. Il s’agit d’ailleurs d’une méthode appliquée en France au début des années 90 jusqu’en 2001… et qui n’avait pas eu de résultats marquants à l’époque.
Trois enseignements en termes de communication peuvent être tirés des résultats du sondage de cette semaine :
D’abord, que le gouvernement pratique un jeu dangereux, tant il s’agit là d’un revirement de communication majeur pour lui : considérer que la dégressivité de l’assurance chômage est une solution dans la lutte contre le chômage revient à considérer que le problème ce n’est tant le chômage, mais les chômeurs eux-mêmes… C’est un signal politique qui positionne le gouvernement sur une ligne très éloignée de son électorat traditionnel et le place singulièrement en porte à faux avec le discours de François Hollande, alors candidat, au Bourget qui affirmait que son ennemi était la finance…
Ensuite, derrière ce message politique se cache un message social : pousser les organisations syndicales qui vont négocier une nouvelle convention UNEDIC à prendre leurs responsabilités et à trouver un terrain de négociation. A ce titre, les prises de positions des principaux dirigeants syndicaux ces derniers jours montrent que le gouvernement a fait mouche.
Enfin, que la « valeur travail » est une valeur cardinale pour les Français interrogés qui la défendent régulièrement dans les sondages que nous proposons. Ceux-ci sont conscients qu’il existe dans certains métiers, notamment de l’hôtellerie et restauration et dans les métiers du bâtiment, des dizaines de milliers d’emplois non pourvus alors que le chômage ne cesse de croitre ces dernières années.
Q2 : La puissance de Google vous inquiète-t-elle beaucoup, assez, peu ou pas du tout ?
Inquiète : 48 %
N’inquiète pas : 52 %
La puissance de Google inquiète peu les Français (52%)
La puissance économique de Google qui, cette semaine, a dépassé en valeur boursière son rival Apple, n’inquiète pas les Français, même s’il faut admettre que le résultat demeure serré 52 contre 48.
Ce résultat mitigé traduit la perception par les Français interrogés d’un risque lié à la puissance du principal moteur de recherche et de la collecte de données privées (data) qu’il pratique, qui sont une valeur inestimable aussi bien pour les commerçants, que pour les médecins, les assureurs, les recruteurs, les militaires… En effet, Google, nonobstant la gratuité de son usage traditionnel, collecte un nombre considérable d’éléments relatifs à nos usages, donc à nos goûts, nos manies, mais aussi nos dérèglements ou maladies grâce aux algorithmes qui composent son architecture globale.
Pour autant, le bénéfice d’usage que Google permet l’emporte encore, pour les Français interrogés, sur les risques que son usage (et la collecte de données touchant à la vie privée) ou sa puissance quasi monopolistique pourraient représenter pour l’avenir.
C’est une leçon de communication pour les entreprises : lorsque les bénéfices de l’usage d’un produit dépassent largement les risques, le soutien est presque garanti. Mais les résultats montrent que les bénéfices d’usage ne sont plus suffisants pour emporter une large majorité de suffrages.
Par ailleurs, ces résultats serrés offrent une seconde clef de communication. Ils confirment que nous sommes entrés dans l’ère de la transparence et de la communication de l’engagement. Pour qu’une entreprise, quelle que soit sa taille, continue d’être valorisée positivement dans le débat public, elle doit en parallèle de son cœur de métier démontrer qu’elle est engagée pour le bien public. Même si les engagements sociétaux ont été présentés les accusations d’atteinte à la vie privée de ce géant portent atteinte à son image de marque.
Sondage exclusif TILDER/LCI/OpinionWay du 4 février 2016