La baisse du chômage que le gouvernement avait tant espéré après les chiffres étonnants de janvier 2015 (mais que les chiffres du chômage de février 2015 ont déjà effacé) ce n'est pas pour demain. Ni pour après-demain d'ailleurs. Selon l'Insee ce sera au mieux (et encore) pour le deuxième semestre 2015 car jusqu'au milieu de l'année en cours le nombre de chômeurs ne cessera d'augmenter. Et non, cette hausse ne va même pas ralentir.
Un niveau de chômage jamais vu... depuis presque 20 ans
L'Insee est catégorique : le chômage ne va pas probablement pas baisser en 2015, sans doute pas avant la fin du premier semestre. Car selon ses prévisions le taux de chômage devrait atteindre 10,2% mi-2015 soit un niveau que la France n'avait pas connu depuis 1997, il y a 18 ans de ça. Mauvaise nouvelle pour le gouvernement.
Et encore... 10,2% c'est sans compter l'Outre-Mer. Si on ajoute ces chômeurs-là le taux de chômage devrait atteindre 10,6%. Et pourquoi le chômage augmente ? Car la population augmente plus vite que le nombre d'emplois créés.
Si l'Insee estime en effet qu'il y aura "une légère augmentation de l'emploi total, de l'ordre de 20 000 emplois", l'institut de statistiques est formel : "la population active augmente environ de 60 000 personnes, donc on observera une hausse du taux de chômage, sur le même rythme que les trimestres précédents". On s'en sentirait presque désolés pour François Rebsamen, ministre du Travail, qui espérait que le chômage baisse en 2015.
Pourtant la croissance est là... mais elle n'est pas suffisante !
A noter que selon l'Insee, toute de même, la situation économique globale de la France va mieux : la croissance pour le premier trimestre 2015 est prévue à 0,4% et 0,3% pour le deuxième. De quoi conforter les prévisions du gouvernement pour une croissance de 1% en 2015 (mais peut-être pas les espoirs de Manuel Valls qui table même sur 1,2% de croissance cette année).
La croissance est donc (un peu) au rendez-vous... mais ce n'est pas suffisant : pour faire chuter le nombre de chômeurs il faut un minimum de 1,5% de croissance annuelle... et la France est loin du compte.