Afin d'encourager ses expatriés à aller ou à rester travailler en Chine, l'entreprise américaine Coca Cola a décidé de leur accorder une « prime pollution » à hauteur de 15% de leur salaire. En effet, ceux-ci se montrent parfois réticents à vivre dans un brouillard de pollution permanent, caractéristique de la plupart des viles du pays.
Recevoir une prime pour compenser un environnement de travail dangereux est chose courante pour les expatriés travaillant en zone de conflit. C'est également la solution trouvée par Coca-Cola pour convaincre ses salaries à aller ou à rester travailler en Chine, dont les grandes villes, telles que Hong Kong ou Shanghai, sont plongées dans un brouillard de pollution perpétuel. Ainsi, 15% de leur salaire est versé aux volontaires pour vivre dans un « smog opaque », autrement appelée « indemnité environnementale ».
Si certaines entreprises fournissent généralement des masques et des purificateurs pour filtrer l'air, Coca-Cola n'est pas le premier à avoir choisi l'option bonus. Des indemnités existaient déjà pour les fonctionnaires américains qui se rendaient dans les zones de guerre, mais il s'agit de la première initiative d'une entreprise privée vis-à-vis de la santé de ses employés.
Les pics de pollution engendrent en effet des troubles de la mémoire, mal au cœur et des risques de cancer du poumon. A noter que, en 30 ans, le nombre de cancers du poumon en Chine s'est accru de 465%. Selon un sondage du forum Bonjour Chine réalisé en décembre 2013, 41,7% de la communauté francophone envisagent de quitter le pays à cause du brouillard permanent. L'entreprise japonaise Hitachi a d'ailleurs imposé à tous ses expatriés de revenir au Japon.
Une initiative intéressante financièrement pour les salariés de Coca-Cola, mais qui en soit n'apporte aucune réponse à la question de la pollution dans les grandes villes chinoises. La démarche pourrait même être considérée comme cynique de la part d'une entreprise qui a construit sa notoriété sur ce qui était, il y a très longtemps, un produit de soin, avant de devenir un produit à l'origine de bien des déboires de santé pour une jeunesse de plus en plus mal nourrie. Une nouvelle façon d'acheter la (mauvaise) santé de ses salariés ?