Pendant que certains opérateurs télécom s'intéressent déjà à la 6G, la guerre des équipementiers dans le déploiement de la 5G s’intensifie. Avec au milieu de tout cela, le sort incertain réservé à Huawei par les occidentaux.
5G : Huawei boycotté par l'Angleterre et les États-Unis
Le supplice chinois auquel Huawei est soumis semble sans fin. Si l'Union européenne décide de bannir l’équipementier chinois du déploiement de la cinquième génération de téléphonie mobile (5G), la Chine envisage de prendre des mesures de rétorsion à l’intention des équipementiers Nokia et Ericsson, a rapporté lundi 20 juillet 2020 le Wall Street Journal.
Le gouvernement britannique a en effet annoncé le 14 juillet dernier qu’il allait exclure les équipements de télécoms Huawei de son réseau 5G d’ici 2025 en raison d’un risque pour la sécurité du Royaume-Uni. L’administration Trump évoque elle aussi des problèmes de sécurité intérieures et accuse Huawei d’espionnage pour le compte de Pékin, ce que nie le groupe chinois. Depuis novembre 2019, Huawei n’a plus le droit d’utiliser le moindre composant électronique ou programme informatique en provenance des Etats-Unis dans ses appareils, ce qui le prive notamment du système d’exploitation Android, et de ses millions d’applications.
La France a quant à elle annoncé le 6 juillet, via le directeur général de l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (Anssi), Guillaume Poupard, qu’« il n’y aura pas de bannissement total de Huawei », mais qu’il s’agit de plutôt de limiter la présence de l’entreprise chinoise en France.
La Chine s’en prend à Nokia et Ericsson en représailles
Face à ces accusations, la Chine a décidé de répliquer et de sanctionner à son tour les fabricants européens Nokia et Ericsson. Selon le Wall Street Journal, le ministère chinois du commerce envisagerait d'instaurer des contrôles pour limiter les exportations des produits Nokia et Ericsson fabriqués en Chine. Cette sanction limiterait voire interdirait les envois à destination des pays européens et américains. Afin de ne pas prendre part dans ce conflit, le fabricant finlandais Nokia aurait prévu de déplacer en urgence sa chaîne d'approvisionnement actuellement en Chine, selon le Wall Street journal.
Pour le moment, l'Union européenne souhaite autoriser Huawei à exploiter ses réseaux 5G. « Il ne s'agit pas d'être discriminant, il s'agit tout simplement de fixer des règles. Elles seront strictes, elles seront exigeantes et évidemment, on accueillera en Europe tous les opérateurs qui voudront bien les appliquer », avait expliqué Thierry Breton, le commissaire européen au marché intérieur, en janvier 2020. La fin de la guerre qui oppose la Chine face au reste du monde dans le déploiement de la 5G n’est donc pas pour toute suite.