Heureusement que Michel Sapin, le ministre du Travail, nous avait prévenu hier en disant que les chiffres du chômage au mois de septembre ne seraient pas bons (lire : les chiffres du chômage ne seront pas bons selon Michel Sapin). Ils sont en effet catastrophiques.
En septembre, d'après la Dares (direction des affaires sociales et de l'emploi), ce sont... 60 000 demandeurs d'emploi supplémentaires qui ont rejoint les rangs de Pôle Emploi, Alors qu'en août, soit disant, le nombre de chômeurs avait chuté de... 50 000. La soustraction des deux donne donc bien 10 000 chômeurs de catégorie A en plus, depuis juillet. Autrement dit, il n'y a jamais eu de baisse en août dernier, et les fanfaronades du gouvernement annonçant que la courbe du chômage s'inversait enfin étaient soit des mensonges, soit des signes manifestes d'incompétence. Qui pouvait raisonnablement croire que 50 000 chômeurs avaient disparu des radars en un mois ? Le nombre total de chômeurs en France atteint donc 3 295 700. Sur un an, le nombre de chômeurs a cru de 8,1 %.
Soit le gouvernement a menti sur le chômage en septembre, soit il est incompétent
Voici le communiqué officiel de la Dares : "Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A s’établit à 3 295 700 en France métropolitaine fin septembre 2013. Ce nombre est en hausse de 1,9 % (+60 000), après une baisse de 1,5 % en août (-50 000). Au final, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A a augmenté de 0,3 % (+10 000) entre juillet et septembre 2013. Sur un an, il croît de 8,1 %".
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Après le lamentable fiasco des chiffres du chômage d'août qui laissaient croire que 50 000 demandeurs d'emploi avaient retrouvé le chemin du travail, alors que dans les faits, au moins la moitié ne s'étaient tout simplement pas réinscrits à Pôle Emploi en raison d'un bug informatique, les chiffres de septembre confirment bien que le chômage, loin de se ralentir, continue de s'aggraver en France.
Cette fois, il n'y aura pas de fusible ni à Pôle Emploi, ni à la Dares, ni chez SFR
La Dares d'ailleurs se prémunit contre toute critique future : "[La] défaillance, survenue pour la seule actualisation du mois d’août, a également eu un impact sur les statistiques relatives au mois de septembre. En effet, elle se traduit par un volume d’entrées sur les listes plus élevé, lié à la réinscription d’une partie des demandeurs d’emploi qui ne s’étaient pas actualisés fin août. Après l’effet baissier sur le nombre de demandeurs d’emploi au mois d’août, l’incident affecte ainsi à la hausse l’évolution du nombre de demandeurs d’emploi entre la fin août 2013 et la fin septembre 2013. (...). Compte tenu des fluctuations à la baisse en août puis à la hausse en septembre induites par cet incident, l’évolution du nombre de demandeurs d’emploi de la fin juillet à la fin septembre (sur deux mois) doit être privilégiée pour apprécier les tendances récentes sur le marché du travail.