Les éditorialistes voient dans les chiffres du chômage en septembre une bouffée d’oxygène pour François Hollande. Avec une baisse officielle de 66.300 demandeurs d’emploi de catégorie A, le Président peut même se mettre à espérer un retour sur le podium des sondages. Certes, les mauvais esprits noteront que ce nombre a retrouvé le niveau de novembre 2014. Quand François Hollande est arrivé au pouvoir, la France n’en comptait que 3,16 millions (contre 3,75 millions aujourd’hui). Restent donc 600.000 demandeurs d’emploi de catégorie A de plus qu’en mai 2012.
Mais, ce qui retient l’attention tient plutôt à d’autres chiffres sur lesquels les pouvoirs publics et les gestionnaires de l’assurance-chômage ne s’étendent pas.
L’explosion historique de l’indemnisation
Si les demandeurs d’emploi en catégorie A diminuent, le nombre de personnes indemnisées bat des records et a dépassé, pour la première fois de l’histoire de France, le cap des 2,8 millions de bénéficiaires.
Depuis 2012, la courbe de cet indicateur ressemble à ceci:
Ce record, François Hollande n’est pas prêt de s’en vanter.
Rappelons simplement que l’appartenance à la catégorie A n’implique pas un droit à indemnisation. En réalité, les demandeurs d’emploi remplissant les conditions pour être indemnisés ne cessent d’augmenter.
L’explosion du nombre de stages
Ces mauvais résultats interviennent alors que la politique de « formation » de François Hollande commence à produire des résultats massifs. Voici l’évolution du nombre d’entrées en stage depuis mai 2012, grâce auxquelles le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A a diminué:
On le voit, depuis trois mois, les entrées mensuelles en stage dépassent les 80.000 unités, contre moins de 40.000 durant les premiers mois du quinquennat.
Malgré cette importante évolution, on voit bien que les chiffres du chômage tardent à baisser de façon significative.
Une politique en trompe l’oeil
Sur le fond, et en rupture avec la situation antérieure, les tendances à l’oeuvre soulèvent l’inquiétude. L’industrialisation des formations n’empêchent pas l’indemnisation de franchir des caps historiques. Tout laisse à penser qu’un décalage majeur se crée entre la perception statistique du chômage et la réalité de la situation vécue sur le terrain.
Article écrit par Eric Verhaeghe pour son blog