Personnellement, j'avais pris position publiquement pour une baisse des taxes. Je reconnais que ça aurait coûté très cher mais le carburant, produit hautement symbolique (cf. Gilets Jaunes), me semblait mériter une réponse forte, pécuniaire, mais politique. Mais à regarder les contorsions gênées des oppositions à droite et à gauche, et les commentaires très mesurés des leaders syndicaux, je me demande si le gouvernement n'a finalement pas réussi son opération "déminage".
Oui, on sait tous que le gaz et l'essence vont devenir de plus en plus chers. On ne peut pas en accuser tout le temps les gouvernements, vu que le prix du pétrole se détermine sur le marché mondial au gré de l'humeur des émirs et des tzars.
La "mécanique" de redistribution proposée par Jean Castex a le mérite de la cohérence par rapport à la loi Climat (renchérir les énergies fossiles pour les abandonner), et même avec les objectifs sociaux (là on ne peut pas dire que c'est une mesure pour les riches). Ca asperge large !
100 euros ? Certains font la moue, mais ce n'est pas rien pour celui qui a peu. Et de toutes façons, ce qui me semble compter, à ce stade, c'est plus le processus de distribution des aides et son adaptabilité, plutôt que le montant. Car l'inflation arrive (énergie, transports, matières premières alimentaires, métaux rares etc.), et on pourra toujours ajuster.
J'ai été content de voir la réaction des principales enseignes de distribution. Pour éviter l'inflation spéculative, il faut relancer la concurrence. Mais je ne suis pas un ultra-libéral : quand les prix ne sont plus maîtrisés par le marché, c'est bien que l'État régule ou redistribue.
Billet posté par Michel-Edouard Leclerc sur son compte Facebook.