Entre l'augmentation du budget chauffage, les appels à une consommation maîtrisée et le développement des énergies renouvelable, tout le monde semble un peu perdu lorsqu'il s'agit de chauffage. L'électricité et le gaz sont aujourd'hui les sources d'énergie les plus utilisées pour se chauffer. Mais demain, comment serons nous chauffés ?
Les énergies renouvelables et de récupération (EnR&R) sont bel et bien une tendance en matière de chauffage. Bois ? Géothermie ? Valorisation énergétique des déchets ? Mix de l'ensemble des énergies propres ? C'est possible avec les réseaux de chaleur qui en utilisent d'ores et déjà plus de 30 %*. C'est dans ce contexte que l'association Via sèva appelle les consommateurs à s'informer afin de faire le choix qui leur convient le mieux.
Une enquête publiée il y a un an par l'association mettait à jour l'opinion des Français sur les différentes options qui s'offrent à eux en matière de chauffage. Sans surprise, ils ne maîtrisaient que les deux principales et percevaient l'électricité comme cher mais fiable tandis que le gaz avait la réputation d'être bon marché mais peu rassurant. Un an après, alors que ces deux modes de chauffage subissent une hausse constante de leur prix, leur capacité à s'adapter aux ambitions écologiques de l'Europe pose question.
La France étant en outre un territoire riche en énergies renouvelables, il semble indispensable d'intégrer les ressources et spécificités locales à notre production d'énergie. Convaincue que tous les citoyens doivent non seulement pouvoir être acteurs de leur transition écologique, mais surtout capable de faire le meilleur choix pour le chauffage de leur domicile, Via sèva souhaite apporter sa pierre à l'édifice.
En effet, si les réseaux de chaleur bénéficient indéniablement d'avantages environnementaux et économiques (cf A propos des réseaux de chaleur), ils restent méconnus ; seuls trois Français sur dix savent ce qu'est un réseau de chaleur et ils sont souvent perçus comme résultant d'une décision politique. Selon l'enquête réalisée par Via sèva, dans leur vision du chauffage d'avenir, les Français font ressortir inconsciemment leurs avantages : utilisation des énergies renouvelables et de récupération, mix d'énergies, achat groupé....
De plus, la part croissante d'EnR&R utilisée par les réseaux de chaleur - valorisation énergétique des déchets, bois-énergie, géothermie... - leur a déjà permis d'être reconnus comme étant le 1er vecteur de chaleur renouvelable par le Grenelle de l'environnement. La feuille de route de la transition écologique publiée suite à la conférence environnementale de septembre dernier confirme d'ailleurs leur importance et laisse présager un fort développement des réseaux sur l'hexagone.
Pour preuve, en Ile de France, ce sont 450 000 équivalents-logements supplémentaires d'ici 2020** qui devront s'ajouter aux 1 100 000 raccordés actuellement aux réseaux de chaleur franciliens***. Ce développement permettra d'augmenter la part d'énergies vertes utilisée dans la région. Si Via sèva se réjouit de cette perspective, les professionnels du secteur, regroupés au sein de l'association, ne souhaitent pas que cette décision soit perçue comme une obligation mais plutôt comme une opportunité par les citadins concernés.
Nous sommes souvent confrontés aux mêmes interrogations relatives à la procédure de raccordement à un réseau. En effet, si, dans notre cas, les utilisateurs ne semblent pas être les décideurs, ils peuvent tout de même choisir de faire entendre leur voix - que ce soit auprès de leur mairie ou de leur syndic. Mais pour cela, ils ont besoin de comprendre comment fonctionne le chauffage par réseau de chaleur. D'autant plus qu'il s'agit d'un secteur en pleine évolution qui travaille également à la généralisation de systèmes de compteurs individuels pour répondre au besoin de facturation sur la consommation réelle.
En France, 450 réseaux de chaleur, chauffage central à l'échelle d'un quartier ou d'une ville, chauffent environ 6 millions de Français dans 350 villes, qui bénéficient ainsi des atouts suivants :
Tout d'abord la stabilité des prix. Afin de produire l'énergie nécessaire au chauffage des bâtiments, les réseaux utilisent en priorité des énergies locales. La mixité des combustibles permet de choisir les énergies les moins onéreuses et les moins polluantes au fil du temps.
Le confort. Un réseau de chaleur fournit une chaleur "propre" : il se substitue à la chaufferie d'un immeuble. Ainsi, il supprime les désagréments et les coûts liés à la nécessité d'entretien et de remplacement.
La sécurité. L'absence de stockage de combustible et de chaudière dans les immeubles garantit sécurité et tranquillité aux occupants des bâtiments raccordés.
Ce type de chauffage permet également de préserver l'environnement. Les réseaux utilisent une part croissante d'énergies renouvelables et de récupération dans leur bouquet énergétique : géothermie, bois-énergie, valorisation énergétique des déchets... Ces énergies vertes sont ainsi accessibles au plus grand nombre.
Il favorise également l'emploi local. La création ou l'extension d'un réseau de chaleur est source d'emploi local tant pour la construction et l'entretien des chaufferies que pour l'exploitation du système. Ces emplois, au cœur des bassins de vie, ne sont pas délocalisables. Le secteur prévoit de créer de 20 000 à 25 000 emplois à l'horizon 2020, hors filière bois. (Source : CGDD - Références avril 2011).
Pourtant, malgré tous ces avantages, la France est actuellement bonne dernière de la classe européenne puisque ses réseaux de chaleur chauffent seulement 6 % des besoins de chauffage alors que la moyenne européenne se situe à plus de 30 %, avec des pays (Danemark, Tchéquie, Islande ...) qui dépassent 50 % (Enquête 2011 d'Euroheat & Power).
*L'objectif de la profession est d'atteindre un taux de 50% en moyenne à horizon 2020
** Source : Schéma régional du Climat, de l'Air et de l'Energie (SRCAE) d'Ile-de-France
*** Source : SNCU (Syndicat national du chauffage urbain et de la climatisation urbaine)