Les chantiers navals de Saint-Nazaire ont un carnet de commandes plein pour les dix prochaines années. De quoi donner du travail à des milliers d'ouvriers, assurer de l'activité pour les sous-traitants et faire vivre toute une région. Mais voilà, la société coréenne STX, propriétaire des chantiers navals, est en redressement judiciaire.
Le quotidien Libération évoquait ce lundi 10 octobre deux pistes pour une reprise majoritaire par l'État de la branche française de STX, celle-là même qui gère directement les chantiers. Les pouvoirs publics détiennent 33% des chantiers français, et s'il n'est pas question de voir s'envoler STX sous d'autres cieux, en revanche l'État ne souhaite pas devenir actionnaire majoritaire, a démenti Bercy.
Une vente de STX en bloc
Le ministère de l'Économie a ainsi déclaré que l'objectif du gouvernement était de « peser dans le choix du repreneur pour que les chantiers de Saint-Nazaire puissent disposer d'un actionnariat industriel solide capable d'accompagner leur développement sur le long terme ». L'avenir des chantiers navals de Saint-Nazaire passe par la justice coréenne : celle-ci pencherait pour une vente complète du groupe, et non pas par appartements.
Un véto en vertu du décret Montebourg
Si tel était le cas, l'État pourrait faire jouer le décret Montebourg, selon lequel il peut opposer son véto dans des opérations capitalistiques touchant à des entreprises œuvrant dans des secteurs stratégiques. Or, c'est le cas pour les chantiers navals. En tout état de cause, le gouvernement compte « s'opposer à une prise de contrôle des chantiers de Saint Nazaire qui ne serait pas conforme aux intérêts nationaux », a confirmé Bercy.