Voilà peut-être une idée de nouveau modèle économique pour la presse française en perpétuel désarroi face à des recettes publicitaires en berne, et des ventes au numéro en recul d'une année sur l'autre. En Chine, ne pas publier des informations se monneye, et le silence a un prix. Dans le cas d'Alibaba.com, une sorte d'Amazon géant chinois pour les pros, c'est 220 000 euros (300 000 dollars).
Alibaba.com va en effet bientôt s'introduire en Bourse et le site de e-commerce a porté plainte et porté sur la place publique la tentative de chantage dont il serait victime. Pour 300 000 dollars, des maîtres chanteurs lui promettent de ne pas publier des informations explosives qui pourraient nuire à son introduction. Alibaba.com n'hésite pas à montrer du doigt ceux qu'il soupçonne d'être à l'origine du chantage : des blogueurs et même certains journaux chinois ! L'agence (officielle) Chine Nouvelle affirme même que le chantage vient d'un magazine économique, et d'en donner le nom dans une dépêche. Méfiance.
Chine : Internet, paradis de la rumeur
La Chine vit une situation paradoxale : le contrôle des médias y est très strict et sévère, et dans le même temps, bien que sous surveillance, l'Internet chinois est le paradis des rumeurs et fausses nouvelles propagées par les réseaux sociaux comme Weibo, le Twitter chinois. L'introduction en Bourse de Alibaba.com, envisagée pour septembre, pourrait se faire à New York à la rentrée. Alibaba est valorisé plus de 110 milliards d'euros.