Se mettre au « Green » : un pari qui vaut le coup !

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Par Laurence Courtinat-Vernon Publié le 9 mars 2018 à 14h08
Ecologie Eelv Presidentielle 2017 Echec Action Candidat
@shutter - © Economie Matin
746 MILLIARDS €L'investissement responsable a été de ainsi 746 milliards d'euros en 2015 en France.

Ces dernières années, des rendez-vous d’envergure mondiale tels que la COP21 ou le Plan Climat ont fait de la France l’un des porte-paroles du green sur la scène politique internationale. Aujourd’hui, la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de l’environnement semblent s’imposer d’elles-mêmes : l’heure n’est plus aux questions, mais à l’action. Dans cette optique, les entreprises doivent ajuster leur conduite. Mener une politique RSE conciliant respect de l’environnement et business est non seulement possible mais présente, en plus, de nombreux avantages.

Une démarche bénéfique pour l'image, donc pour le business

Aujourd’hui, les entreprises hésitent encore à adopter une démarche RSE. En cause : l’ampleur des chantiers à engager, le temps nécessaire à leur mise en place ainsi que le manque de clairvoyance sur les bénéfices stratégiques d’une telle initiative. Pourtant, amorcer ce virage peut avoir des conséquences positives très concrètes sur les entreprises qui osent, notamment face à des « consomm-acteurs », de plus en plus conscients des liens entre enjeux environnementaux et production industrielle.

Pour répondre à cette préoccupation, les entreprises s’adaptent aux attentes de leur public depuis déjà de nombreuses années : l’optimisation de la réputation de l’entreprise est essentielle dans un contexte où les marques investissent les réseaux sociaux pour accélérer leur développement et consolider leurs positions. Mais attention, l’enjeu n’est pas seulement celui de l’image : c’est aussi de convaincre sur le fond.

L'engagement, levier de légitimité

Si la mise en place de processus éco-responsables a un impact direct sur l’image de l’entreprise auprès de sa clientèle, c’est aussi (surtout !) vrai vis-à-vis de ses partenaires, notamment financiers. Une entreprise qui investit dans une démarche RSE est une entreprise qui peut renforcer son attractivité, notamment via des fonds d’investissement socialement responsables (ISR).

Ceux-ci consistent à investir dans des sociétés prenant en compte, en plus des critères financiers traditionnels, le comportement de la société dans le domaine social et/ou environnemental. C’est par exemple le cas de fonds d’investissement green comme Citizen Capital, qui accompagne les entreprises vers des pratiques responsables et opère une réflexion sur leur impact social, ou comme Investiretplus qui suit des sociétés à fort impact social et/ou environnemental.

Ces dernières années, les fonds ISR ont enregistré une très forte progression : l'investissement responsable atteignait ainsi 746 milliards d’Euros en 2015 en France, soit une hausse de 29 % par rapport à 2014 (1) Une preuve concrète, s’il en fallait, que s’engager paye bien au-delà de l’image : cela valorise les sociétés sur le marché et leur prodigue davantage de poids aussi bien auprès de leurs partenaires que face à leurs concurrents.

"Green Economie" : comment s'y mettre ?

Le constat est simple : les industries multinationales constituent la première source de gaz à effet de serre. Il appartient donc au monde de l’entreprise de faire un pas vers une économie plus responsable en repensant les business models, pour y intégrer la performance environnementale comme une composante à part entière des processus industriels.

Pour favoriser l’éco-responsabilité à leur échelle, les entreprises peuvent ainsi adopter une politique environnementale ambitieuse en mettant en place quelques-unes de ces mesures :

  • Intégrer un poste dédié à l’engagement RSE au sein de son organigramme ;

  • Réviser ses process de production et de logistique en favorisant les énergies renouvelables. On peut ainsi préférer des systèmes photovoltaïques qui ne génèrent aucun gaz à effet de serre durant leur fonctionnement et ne produisent ni déchets dangereux, ni déchets polluants ;

  • Investir dans le green IT en utilisant des outils numériques à basse consommation, plus rapides et plus fonctionnels ;

  • Maîtriser l’ensemble de la chaîne de production pour pouvoir s’engager sur des produits écoresponsables à l’empreinte carbone neutre ;

  • Obtenir la certification FSC pour assurer des processus de fabrication axés sur la durabilité ;

  • Adopter des gestes écoresponsables au quotidien en imprimant uniquement sur du papier certifié FSC, en réduisant la consommation d’eau ou encore en misant sur des emballages possédant une bonne empreinte écologique.

L’écoresponsabilité et la démarche RSE sont de véritables leviers de leadership pour les entreprises qui adoptent cette position. Avec un fort potentiel de bénéfices, ces actions représentent un axe stratégique pour les sociétés. D’autant que la réglementation qui, à ce jour, ne l’impose qu’aux grands groupes, prévoit d’évoluer pour renforcer la responsabilité environnementale de toutes les entreprises : suite à la mission sur « l’entreprise et l’intérêt général » ouverte début janvier par le gouvernement, des propositions concrètes feront l’objet d’un rapport remis le 1er mars pour nourrir le projet de loi en préparation à Bercy. Un peu d’avance sur la réglementation, beaucoup d’avance face à la concurrence et une réelle attractivité pour les consommateurs et les collaborateurs : pour les entreprises qui se mettent au vert dès maintenant, le pari ne peut qu’être gagnant.

(1) Chiffres novethic en partenariat avec le Forum pour l’Investissement Responsable https://www.novethic.fr/fileadmin//user_upload/tx_ausynovethicetudes/pdf_complets/Enquete-chiffres-IR-2015.pdf

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directrice France, Espagne et Portugal de CEWE

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