Du fait de la situation particulièrement difficile que traversent nos entreprises, je tiens à saluer l’accord sur la sécurisation de l’emploi intervenu vendredi entre les partenaires sociaux. Je rends hommage aux efforts de Laurence Parisot et de ses équipes, aux élus qui l’entourent et, en particulier, à la conduite de la négociation par Patrick Bernasconi, sans lesquels nous n’aurions pas atteint ce résultat.
A l’aube d’une échéance électorale aussi importante que celle de l’élection à la présidence du MEDEF, je ne peux croire que l’on puisse changer des statuts qui ont déjà fait l’objet d’une révision en 2008. A six mois de la fin du mandat en cours, qui peut accepter que l’on change les règles du jeu ? Dans d’autres circonstances ou sous d’autres latitudes, on n’hésiterait pas à dénoncer l’abus de pouvoir.
Un mouvement patronal tel que le MEDEF ne peut laisser entendre sans dommages que personne ne serait capable de succéder à son président, ce qui n’est acceptable ni par ses élus, ni par la communauté des entrepreneurs. Le maniement des mécanismes électoraux est une matière sensible, qu’il faut appréhender avec sérénité. Les bonnes révisions des règles se font à froid et non à l’ouverture d’une campagne interne !
Par ailleurs, priver le MEDEF d’une campagne reviendrait à faire l’impasse sur le nécessaire débat sur l’avenir de l’organisation patronale, que j’appelle de mes vœux et qui doit permettre de montrer la diversité et le dynamisme de notre mouvement. Evitons de donner du MEDEF une image qui serait nuisible à son image et sa crédibilité.
A six mois du terme statutaire du mandat en cours, il nous faut éviter de créer une incertitude sur le fonctionnement normal du mouvement patronal. Avec le débat ainsi lancé, on ne sait plus si nous assisterons à une élection ouverte pour élire un nouveau président, à une campagne avec une présidente sortante candidate à un troisième mandat ou au prolongement du mandat actuel sans élection !
Mais aujourd’hui, je veux faire confiance au conseil exécutif et au comité statutaire du MEDEF pour ne pas nous engager dans une voie aussi hasardeuse qu’une révision précipitée des statuts.
A tous points de vue, le MEDEF doit être exemplaire, tant auprès de ses adhérents qu’aux yeux de ses partenaires politiques et syndicaux et devant l’ensemble des Français.