Le changement, ça s'apprend. Mais la France a peur, la France ne sait pas s'y prendre. C'est ce que ne cesse de dire Christophe Faurie, spécialiste de la conduite du changement.
Et s'il était trop tard, et si nous avions déjà raté le coche ? Le monde change et la France reste la même, elle refuse le changement, ni même de voir que les choses ont changé. Le monde a évolué, et nous voici pris au piège. Mais comment en sommes-nous arrivés là ? « C'est quelque chose de très ancien » explique Christophe Faurie. « La France a peur des évolutions du monde, ou pense ne pas être à la hauteur. Peut-être est-ce le gouvernement qui ne sait pas comment faire. Le changement provoque une réelle paralysie, il inquiète les gens ». Et ce, depuis l'avant-guerre !
Il est peut-être l'heure de la révolution, de tout bousculer, et tout recommencer. Ou bien faut-il s'adapter, et suivre le mouvement. M. Faurie ne préconise aucune des deux solutions. « Une révolution peut arriver, le monde chauffe, mais je ne préférerais pas que ça arrive. Quant à l'adaptation, c'est une forme d'échec. »
Sa solution ? « Il faut voir ce qui est important pour nous. Puis il faut trouver comment l'appliquer à ce monde qui change. Les entreprises sont organiques : le cœur fait ce qu'il peut et s'adapte à chaque fois aux changements du corps. Admettons que je sois Peugeot. La question que je vais me poser est : comment puis-je appliquer mon savoir faire, unique en son genre, aux changements du monde ? »
Par peur, rien ne bouge. Ce n'est même pas une question de génération pour le spécialiste. Les anciens ne sont pas plus frileux que les jeunes et la clé se trouve dans la coopération entre les seniors et les juniors et leurs capacités différentes mais complémentaires. « Les personnes plus âgées s'adaptent plus vite aux transformations grâce à toute l'expérience qu'ils ont emmagasiné. Le jeune, lui, est plus rapide et créatif, mais avec moins d'expérience. On a donc besoin de tout le monde. »
La France doit comprendre une chose pour avancer : le changement n'est pas un événement, c'est un travail. « Tant qu'on trouve l'angle d'attaque, tout bouge très vite. » explique Christiphe Faurie. Le spécialiste déclare néanmoins avoir confiance. « On a tout pour réussir, mais on fait une montagne des difficultés auxquelles il faut faire face ». Et si la France prenait enfin son courage à deux mains ?