Le Champ-de-Mars donne décidément bien du fil à retordre au maire de Paris.
Alors que Bertrand Delanoë avait demandé, suite au passage de la Manif pour Tous le 13 janvier dernier, le remboursement des frais de remise en état de la pelouse du Champ-de-Mars, option refusée par les organisateurs, voici que le maire de Paris reçoit depuis quelques jours de bien étranges courriers.
En effet, ulcérée par la demande d'indemnisation de la mairie, Frigide Barjot, la porte-parole du collectif à l'initiative de la manifestation, avait alors appelé ses militants à envoyer à Bertrand Delanoë un chèque entre 10 centimes et 1 euro, pour arriver finalement au montant de 100 000 euros réclamés par la mairie.
Ainsi, le collectif aurait alors marqué son désaccord avec la demande pour le moins inhabituelle du maire, et aurait démontré, par la somme reçue, qu'ils étaient bien plus de 350 000 manifestants (chiffre avancé par la police) à battre le pavé parisien ce jour là. En effet, les organisateurs arguaient après la manifestation, que la mobilisation avait rassemblé plus d'un million de personnes. Une comparaison entre un concert de Johnny et la manifestation au Champ-de-Mars, photo à l'appui, avait même été réalisée. Or 10 centimes multipliés par 1 million donnent bien 100 000 euros.
Interrogé sur France Bleu ce lundi, Bertrand Delanoë affirme avoir reçu "un certain nombre de milliers de chèques de 10 centimes", pour un montant total de 3 000 euros. Evidemment le compte n'y est pas, mais ce n'est pas ce qui semble le plus gênant pour le maire de Paris. Se défendant d'avoir lancé une "polémique bébête", Bertrand Delanoë a expliqué que la loi lui oblige de "renvoyer un récépissé à chaque fois". Une histoire qui risque donc de lui coûter bien cher en timbres, peut-être même plus cher que la somme qu'il a reçu, comme il le dit lui-même.
Ayant refusé l'aide d'un paysagiste (également manifestant anti-mariage pour tous) qui s'était proposé pour remettre en état gratuitement les pelouses, la mairie de Paris attend toujours l'indemnisation de la préfecture de police, l'instance ayant autorisé le rassemblement du 13 janvier dernier… et continue de compter les courriers !