Être célibataire n’est pas une tare. Pour certains c’est même une source d’émancipation. Pour d’autres, vivre seul peut, au contraire, s'avérer douloureux. Cela dépend notamment de la catégorie socio-professionnelle à laquelle la personne appartient.
Les ouvrières et les employées vivent mieux le célibat que les cadres
En France, vivre à deux est presque devenu une norme pour les adultes. Pourtant, une personne sur cinq âgée de 26 à 65 ans est célibataire. Si le célibat peut être incompris ou mal perçu il peut aussi être bien vécu par ceux qui vivent seuls. Publiée le 7 décembre 2020 une récente enquête de l’Ined révèle entre autres que pour certaines femmes, cette condition de vie peut être « un espace d’émancipation personnelle ». C’est tout particulièrement le cas pour les ouvrières et les employées.
À l’inverse, l’enquête révèle que le célibat est moins bien vécu « lorsqu’il constitue un écart plus marqué à la norme de son entourage ». Ainsi, les femmes de 30 ans étant très nombreuses à vivre en couple et à avoir fondé une famille, la minorité d’entre elles qui n’ont pas de partenaire « se distinguent par un vécu plus difficile et stigmatisant de leur célibat ».
Des clivages sociaux entre les célibataires
L’enquête révèle aussi des clivages sociaux concernant le célibat. En chiffres, 29% des ouvriers et 24% des ouvrières sont célibataires, contre 13% des hommes cadres et 18% des femmes cadres. Le célibat est-il un choix ? Oui pour la moitié des ouvrières et des employées et oui pour un quart des femmes cadres.
« Seule une minorité des célibataires rapporte un effet négatif du célibat sur leur vie quotidienne ou sociale, sur les vacances ou les loisirs. Quelle que soit la dimension abordée, les femmes comme les hommes célibataires considèrent le plus souvent que ça ne change rien » détaille l'Ined. Ce sont surtout les femmes cadres qui estiment que leur quotidien est plus difficile et cela pourrait s’expliquer par le fait que « la moindre fréquence du célibat dans les classes supérieures semble coïncider avec une norme conjugale plus forte ».