A peine annoncée, même pas promulguée, la taxe de 1 euro par billet d'avion censée financer le projet de liaison CDG Express a déjà ses fermes opposants. Si d'une manière générale les transporteurs ne la voient pas d'un bon oeil, Jean-Marc Janaillac, PDG d'Air France KLM, la juge carrément "inacceptable". Un nouveau bras de fer avec le gouvernement s'annonce...
La liaison oui, le financement de la liaison non !
La position du PDG d'Air France sur la taxe, qui devrait rapporter environ 40 millions d'euros aux promoteurs du projet CDG Express reliant l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle et la Gare de l'Est en une vingtaine de minutes, n'est pas étonnante : il ne veut pas financer un projet dont son entreprise n'est pas actionnaire. Or c'est bien l'idée de cette taxe : les compagnies aériennes devraient débourser 1 euro pour chaque billet au départ ou à l'arrivée de l'aéroport parisien, et ce dès 2017.
Dans un communiqué publié jeudi 25 août 2016, M. Janaillac est clair : "ce prélèvement alourdirait encore plus les charges déjà élevées qui pèsent sur la compétitivité du transport aérien français". Il estime même que son travail pour redresser l'entreprise, en difficultés, pourrait être mis à mal avec cette charge supplémentaire qui pèse sur l'ensemble du personnel d'Air France.
Une taxe compensée ou pas compensée ?
Si le PDG d'Air France-KLM semble très remonté contre cette nouvelle taxe, son numéro 2, le PDG d'Air France Frédéric Gagey, n'est pas en reste. Pour lui : "Air France est favorable au projet Roissy-Charles de Gaulle Express. Mais nous sommes tout à fait réticents à l'idée de garantir, via une taxe sur les billets d'avion, la rentabilité financière d'un projet porté par d'autres opérateurs". La compagnie ne veut donc pas payer pour les autres, même si, au final, elle bénéficiera fortement de cette nouvelle liaison qui rapproche la Capitale de son aéroport.
Le projet CDG Express, que le gouvernement voudrait voir réalisé à l'horizon de 2023, devrait coûter 1,4 milliard d'euros au minimum. Un prix qui ne pourra pas, selon un rapport, être compensé uniquement par le tarif annoncé de ce voyage en train : 27 euros.