Emprunter quand on n’est pas en CDI peut être un vrai « parcours du combattant ». Selon une étude du courtier Vousfinancer, 87% des emprunteurs utilisant leur réseau sont en CDI, et seulement 1,7% sont en CDD. Pourtant, le nombre de CDD augmente fortement ces dernières années en France, au point qu'ils représentent 12% de l'ensemble des salariés.
Un risque trop important pour les banques
Une étude produite par le courtier en crédits Vousfinancer révèle que les salariés en CDD représentent seulement 1,7% des emprunteurs. À la fin du premier semestre 2018, 87% des emprunteurs étaient en CDI, et seulement 1,7% étaient en CDD. Parmi les catégories minoritaires, on trouve également les travailleurs non-salariés (6%) et les retraités (2%). Pour les banques, prêter à une personne qui n'a pas de CDI est un trop grand risque, car leurs revenus ne sont pas assurés sur le long terme et leur possibilité de voir perdre leur emploi l’année suivante est trop élevée : cette éventualité se réalise dans 13% des cas pour les salariés en CDD contre seulement 2% des cas pour les salariés en CDI. « Par définition, un CDD est un contrat de travail qui prendra fin au bout de quelques mois – voire même quelques jours - alors que la durée initiale d’un crédit est de 21 ans en moyenne avec une durée de remboursement effective de 8 ans… Dans ces conditions, il est difficile pour les banques de prêter à long terme en ayant une visibilité à court terme sur la pérennité des revenus qui permettront à l’emprunteur de rembourser sa mensualité », explique Jérôme Robin, le directeur général de Vousfinancer.
En même temps, tout porte à croire que le travail en CDI est de moins en moins la norme en France. Selon les chiffres publiés le 21 juin 2018 par la direction de l’Animation de la Recherche, des Etudes et des Statistiques (DARES), les embauches en CDD ont augmenté ces 25 dernières années. En 2017, 87% des embauches se faisaient en CDD contre 76% en 1993. Et les contrats de moins d'un mois représentaient 83% des CDD, contre 57% en 1998. Par ailleurs, seuls 20% des CDD sont devenus des CDI en 2017, contre 50% en 1998.
Un CDD a plus de chances de voir son prêt accepté s’il emprunte à deux et que son co-emprunteur est en CDI
Même si les contrats signés en CDD ont augmenté en France ces dernières années, la part des emprunteurs seuls en CDD elle n’a que très légèrement augmenté depuis trois ans : ils représentaient 1,4% de l'ensemble en 2016, contre 1,7% en 2018. « Cela est lié bien sûr à la politique de risque des banques mais aussi au fait que la demande de crédits a été très forte, laissant aux banques la possibilité de choisir les profils les moins risqués », déclare Sandrine Allonier, la porte-parole de Vousfinancer.
Toutefois certains CDD ne sont pas non plus logés à la même enseigne et sont acceptés plus facilement. Par exemple, les contrats courts de la fonction publique (d’Etat, territoriale, hospitalière y compris les vacataires et contractuels), sont perçus comme des CDI pour les banques, ils peuvent même bénéficier d’offres spécifiques en termes de garantie ou encore de taux.