« Si un jour on atteint les 500.000 chômeurs en France, ça sera la révolution », mettait en garde Georges Pompidou. 40 ans plus tard, notre économie est entrée en récession et le nombre de demandeurs d'emplois s'élève à 3,2 millions. Un record historique.
Malgré ses promesses sans cesse réitérées « d'inverser la courbe du chômage » et les instruments de sa boîte à outils déployés en grande pompe, François Hollande semble bien impuissant pour faire face aux 1300 chômeurs supplémentaires que compte chaque jour notre pays.
Pourquoi rencontre-t-il tant d'inefficacité dans sa lutte contre le chômage ? Pour une raison simple : jamais le monopole de la famille administrative n'avait été aussi important dans le processus décisionnel français. Le monde de l'entreprise est largement exclu du pouvoir, régulièrement méprisé, souvent incompris.
Les exemples sont légions. La promotion Voltaire est revenue aux commandes de l'Etat et occupe désormais la plupart des postes stratégiques. C'est toute l'énarchie qui est d'ailleurs de retour à l'image du conseil d'administration de la BPI dont 12 membres sur 13 sont issus de l'ENA... Drôle de conception pour une institution censée comprendre nos entrepreneurs !
A l'Assemblée nationale, une majorité absolue de Députés est issue du secteur public protégé et n'a jamais vu les contraintes d'un marché concurrentiel mondialisé. Le chiffre s'élève même à 2/3 parmi les Députés du Parti socialiste... Plus inquiétant encore : 90% des collaborateurs du Président de la République et du Premier ministre n'ont jamais travaillé en entreprise et aucun des ministres du gouvernement n'est entrepreneur...
En pleine guerre mondiale économique, cette absence de mixité culturelle dans les cercles décisionnels français est un handicap majeur pour notre pays. Car plus la culture administrative domine, moins la compréhension de l'économie prévaut.
Dépourvue d'expériences pratiques en entreprise, notre élite dirigeante, aussi brillante intellectuellement soit-elle, développe une vision idéologique et moralisatrice de l'économie ainsi qu'une culture de défiance vis-à-vis des entreprises. Trop souvent, elle ne comprend pas qu'avant de taxer et redistribuer la richesse, il faut d'abord la créer ! Trop fréquemment, elle ignore que la vraie croissance ne vient pas de l'Etat, mais des entreprises, qui ont aujourd'hui, plus que jamais, besoin de capitaux et de compétitivité pour investir et créer des emplois !
Résultats : nos dépenses publiques atteignent des records (57% du PIB contre 46% en Allemagne) et la pression fiscale n'est plus supportable pour nos entrepreneurs qui font déjà face à un labyrinthe kafkaïen de normes, à un code du travail de 3600 pages (contre 70 en Suisse...) et à des mesures uniques au monde (35 heures, ISF, taxe à 75%, Taxe sur les plus-values...) qui les empêchent de travailler, d'investir et d'embaucher.
Pour résoudre le chômage, le temps du courage est venu. Le temps de la mixité culturelle aussi. Le monopole de la famille administrative dans le processus décisionnel français doit cesser. Il faut redonner la parole aux entrepreneurs et mettre en place des mesures concrètes, non idéologiques, qui soient directement issues du monde économique ! Ce sont les entrepreneurs qui ont la solution, pas l'Etat ! En dépend l'avenir de notre pays, sa survie parmi les grandes puissances, l'emploi et le pouvoir d'achat de tous les Français.